Plein écran - Cinéma - 07/2020
Histoire de recadrer les regards
Invitations offertes
10 invitations pour L'Ours en moi (Cinéworx)
10 invitations pour Petit Pays (Pathé Distribution)
10 invitations pour Police (Frenetic-Film)
6 invitations pour Les Héros du tour (Vicus-film)
6 invitations pour Ema y Gastón (trigon-film)
6 invitations pour Balloon (Xenix-Films)
Expédier nom, prénom et adresse postale à secretariat@revue-educateur.net en indiquant l'objet du désir.
Ours bien léchés en Alaska
Fascinant et déconcertant à la fois de voir assis ce quadra au large sourire, tout contre (à 50 cm ...) une ourse grizzly qu'il a surnommée Luna. Daniel Brittner passe ainsi ses mois d'été à proximité d'ursidés à l'état sauvage. Ce biologiste bernois a emmené avec lui en Alaska l'un de ses compatriotes, Roman Droux, auteur-producteur de films. Dans ce parc national de Katmai, le cinéaste va surmonter ses propres peurs et tenter de percer le mystère de cette étrange relation de confiance entre Daniel et ses amis plantigrades. Une aventure exceptionnelle qui suscite avec pédagogie (dès la 7P) et un sens fabuleux de l'esthétisme animalier le rêve d'une coexistence pacifique entre espèces.
L'Ours en moi, Roman Droux, 2020, Suisse. Au cinéma depuis le 12 aout.
Working-class heroes à Moutier
Le monde ouvrier, qui plus est jurassien, est à l'honneur dans ce portrait saisissant d'un collectif de six ouvriers à la retraite. Bénévolement, ils tentent de collecter ce qui a donné sens et fierté à leur vie de labeur dans ces entreprises de micro-mécanique, qu'elles se nomment Tornos, Petermann ou Bechler. Il faut les voir bichonner ce tour automatique de précision qui trône tel un Stradivarius au milieu d'un atelier de Moutier. Réalisateur-producteur d'origine jurassienne, Bertrand Theubet magnifie avec émotion ces artisans de la belle ouvrage et surtout cette générosité pour transmettre leur savoir-faire et -être aux apprenti·es et à d'autres ouvriers en Inde.
Les Héros du tour, Bertrand Theubet, 2020, Suisse. Au cinéma depuis le 19 aout.
Ado dans le chaos des Grands-Lacs
Burundi 1992. Gaby et ses copains chapardent des mangues dans un jardin avant de se réfugier dans leur repaire en pleine jungle, une carcasse d'un combi VW. Ce monde de l'innocence sera bientôt rattrapé par le conflit meurtrier et génocidaire des Hutu contre les Tutsi. Les parents de Gaby, un père français et une mère rwandaise, se déchirent. Adapté du roman éponyme Prix Goncourt des Lycéens de Gaël Faye, ce récit initiatique repose essentiellement sur les regards tétanisés et les émotions qui submergent des enfants dans cette guerre fratricide, absurde forcément. Les acteurs sont tous excellents, à commencer par Djibril Vancoppenolle (Gaby convaincant) et Jean-Paul Rouve. Puissant !
Petit pays, Eric Barbier, 2020, France. Au cinéma dès le 26 aout.
Femmes en lutte au Tibet
Une mère ne retrouve pas sa réserve de préservatifs gratuits qu'elle avait cachés dans sa yourte. Ses fripons de fils ont gonflé naïvement ces condoms si rares. Drolkar redoute d'être enceinte une quatrième fois, un délit amendable en Chine. Le mari, persuadé que le fœtus est l'âme réincarnée de son propre père, refuse qu'elle avorte. Drolkar va-t-elle suivre sa sœur devenue lama dans un monastère bouddhiste ? Un beau portrait de femme prise en tradition et modernité sur les hauts plateaux du Tibet.
Balloon, Pema Tsedem, 2020, Tibet. Au cinéma depuis le 19 aout.
Girl-power à Valparaiso
Que faire quand l'orphelin adopté révèle un périlleux comportement (auto)destructeur à la préadolescence ? Sentiments d'échec et de culpabilité minent ce couple d'artistes, lui trentenaire et chorégraphe de danse contemporaine, elle vingtenaire et danseuse pop-punky de reggaetón. Ce mélodrame flamboyant alterne avec une symphonie visuelle et de corps en ébullition toute de grâce fascinante. Tourbillon de flammes, de couleurs, de chorégraphies endiablées, Éros contre Thanatos, une histoire simple, fluide, girl-power à Valparaiso !
Ema y Gastón, Pablo Larraín , 2020, Chili. Au cinéma depuis le 19 aout.
Doute de flics à Paris
Adapté du roman éponyme de Hugo Boris, ce nouveau film d'Anne Fontaine met en scène le cas de conscience qui taraude une policière (Virginie Efira, toute en retenue) devant un ordre aussi absurde que désormais banal : amener à l'aéroport un réfugié tadjik qui risque la mort dès son retour dans son pays. Elle tente de convaincre ses deux collègues (remarquables Grégory Gadebois et Omar Sy) à désobéir. Un polar existentiel doublé d'un portrait de groupe brossé avec subtilité.
Police, Anne Fontaine, 2020, France. Au cinéma dès le 2 septembre.
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