Lourde charge pour les enseignants primaires

Lourde charge pour les enseignants primaires

On l’attendait impatiemment, le rapport du SRED* a enfin été présenté à la commission paritaire du statut du corps enseignant à la séance de décembre. Avec des nuances très intéressantes, il vient confirmer ce que nous supposions. Ses constats sont dans la droite ligne des conclusions des rapports précédents du même genre, notamment le rapport du docteur Papart sur la santé des enseignants et l’enquête de satisfaction menée par l’Observatoire en lien avec le nouveau fonctionnement.

Le SRED met en avant l’intensification du travail pour les enseignants primaires ces dernières années. La faute en revient notamment à l’administratif galopant, cela étant particulièrement marqué chez les collègues de l’enseignement spécialisé. Les enseignants s’en plaignent, cela est confirmé avec cette étude du SRED. La conseillère d’Etat a donné le ton dans ses premières déclarations. Elle a la ferme intention de s’attaquer au problème pour libérer l’activité pédagogique d’un cadre administratif trop restrictif. Il faudra voir concrètement quelles mesures sont possibles et dans quelles dimensions, mais, pour l’instant, la volonté de changer les choses est bien présente. La moyenne horaire déclarée pour une semaine est de 46h23 pour l’enseignement ordinaire et de 47h20 pour l’enseignement spécialisé.

Considérant l’annualisation du temps de travail, c’est presque le nombre d’heures de travail hebdomadaire qui permet de prendre 13 semaines de vacances. Sachant que tous les enseignants travaillent pendant les congés scolaires, nous pouvons réaffirmer que les enseignants font leurs heures et ne doivent pas avoir honte des nombreuses semaines de soi-disant vacances dont ils disposent. On peut même avancer que la charge de travail s’avère très élevée, si on l’estime à l’aune des 1800 heures réglementaires annuelles à l’Etat de Genève. Cela est encore plus vrai pour les personnes qui travaillent à temps partiel, ces dernières dépassant systématiquement les heures qu’elles devraient faire en rapport avec leur temps de travail. Cela nous donne raison de résister à toutes les tentatives de l’autorité scolaire de justifier le travail supplémentaire au nom de l’annualisation du temps de travail. Autre constat: de nombreux collègues disent que si c’était à refaire, ils choisiraient la même carrière. C’est une bonne nouvelle, les enseignants aiment leur profession, s’y investissent à fond (la SPG en a toujours été persuadée)!

Et pourtant, il y a une forte démotivation durable qui intervient très rapidement dans la carrière. C’est un phénomène que les rapports de Papart et de l’Observatoire révélaient déjà. Les conditions de travail ne s’améliorent pas; au contraire et depuis quelques années, les dégradations démotivent les collègues. Le niveau de stress professionnel et la charge de travail sont à la hausse et par conséquent, le degré de satisfaction est à la baisse. Parmi les conditions qui se dégradent, en plus d’un «rendre compte» parfois tatillon qui s’est installé partout, il y a, bien sûr, un lien à faire avec l’âge de la retraite; le départ à la retraite à l’âge de 62 ans constituait une mesure de fin de carrière tenant compte de la fatigabilité de la profession. Dans la nouvelle loi sur la caisse de pension, l’âge légal de départ a été repoussé à 65 ans.

Cela s’explique par une prolongation de l’espérance de vie, par le fait que les jeunes commencent à travailler plus tard, notamment à cause de l’allongement des études, et par la demande de quelques collègues assez en forme pour prolonger leur activité professionnelle et ainsi renforcer leur rente. C’est sans doute une évolution de la société inéluctable, mais l’exercice de la profession reste fatigant. De nouvelles mesures sont à imaginer pour soulager la fin de carrière au primaire. La direction générale s’est dite prête à discuter sur la base de ce rapport pour prendre en compte les constats mis en avant par le SRED.

A notre sens, il s’agit de soulager l’enseignant du carcan administratif pour qu’il puisse consacrer plus de temps à sa tâche première d’enseignement et de réfléchir à de nouvelles pratiques d’aménagement de fin de carrière.

La SPG est évidemment très attentive à cette question, il faudra notamment organiser un débat à l’interne sur le sujet.

 

* Service de la recherche en éducation

Les numéros complets de la revue, les dossiers pédagogiques et les articles qui les constituent peuvent être consultés par les abonné·es connecté·es.
Faute d’abonnement, il est possible de les obtenir au format PDF. [Numéro ou Dossier : 11 CHF; Article : 2 CHF.]
Si disponibles, des éditions imprimées des numéros de la revue peuvent être commandées à secretariat@revue-educateur.net.

S'abonner Accéder au numéro complet

SER

Secrétariat

Lundi, mardi, jeudi, de 08h00 à 16h30 et mercredi matin Av. de la Gare 40 / CP 416 1920 Martigny 1 Tél : 027 / 723 59 60

ser@le-ser.ch

CONTACTS

Bureau du Comité du SER

David Rey, président Tél : 079 / 371 69 74

d.rey@le-ser.ch

Olivier Solioz, vice-président

o.solioz@le-ser.ch

Pierre-Alain Porret, SG nommé

p-a.porret@le-ser.ch

Administration

Véronique Jacquier Darbellay

v.jacquier@le-ser.ch

Educateur

Secrétariat

Lundi, mardi, jeudi, de 08h00 à 16h30 et mercredi matin Av. de la Gare 40 / CP 416 1920 Martigny 1 Tél : 027 / 723 58 80

secretariat@revue-educateur.net

Rédactrice en chef

Nicole Rohrbach Tél : 078 / 742 26 34

redaction@revue-educateur.net

Prépresse et régie publicitaire

Sylvie Malogorski Défago Tél : 027 / 565 58 43

communication@revue-educateur.net