Le «gratuit» du DIP(2e et dernière partie)

Le «gratuit» du DIP(2e et dernière partie)

Les 228 000 exemplaires des Clefs de l’école, nouveau journal du Département de l’instruction publique (DIP), sont distribués dans tous les foyers genevois. Que penser de cette information unilatérale? Le principal changement entre le journal L’Ecole et son remplaçant, Les Clefs de l’école, si l’on excepte le tirage quatre fois plus important, réside dans l’abandon des annonces publicitaires pour les écoles privées et autres cours de rattrapage. Enfin presque, vu que dans le no 2, un encart pour l’ARA (appuis scolaires) ressurgit déjà… Mais ne plus voir des pubs pour l’école Ber (!), entre autres, fait plaisir. Ce point positif doit être mentionné parce que cela faisait longtemps que les enseignants, voire les parents, peinaient à comprendre pourquoi un organe censé défendre le service public laissait autant de place au privé. Cela sonnait comme un aveu d’impuissance de l’école face à la prise en charge des élèves en difficulté. Mais, à part cette nouveauté, il est difficile de se réjouir de ces Clefs qui ne semblent pas ouvrir grand-chose…

Censure, désinformation et autosatisfaction

A noter que l’association professionnelle, à l’exception d’un seul texte sur la formation initiale qu’elle a fourni sur demande au DIP mais qui a été censuré pour finir, n’a jamais été sollicitée par les responsables de la publication et, malgré les promesses reçues, ne s’est donc jamais exprimée, du moins durant ces sept dernières années, ni dans L’Ecole, ni dans Les Clefs. Quant au contenu des 36 pages des Clefs de l’Ecole, il n’est guère différent de la formule précédente. L’information donnée reflète en général un seul point de vue et ne laisse pas de trop place à la contradiction. Le premier thème abordé, le réseau d’enseignement prioritaire (REP) dresse un tableau dithyrambique, sans aucun recul. Le numéro 2, il est vrai, en traitant de la votation sur le cycle (CO) prévue le 30 novembre 2008 (elle n’avait pas encore été repoussée au 17 mai 2009), était bien obligé de laisser une place aux auteurs de l’initiative 134, «Pour un cycle qui oriente», ne pouvant se contenter de ne présenter que le contreprojet du Conseil d’Etat. Mais cette égalité de traitement est vite oubliée avec la votation sur l’université où seul un minuscule encart parle des arguments des référendaires opposés à la loi. Quant à l’initiative 138, «S’organiser contre l’échec scolaire et garantir une formation pour tous les jeunes», elle a droit à un commentaire lapidaire et mensonger vu qu’elle est présentée comme préconisant «une hétérogénéité totale sur les trois ans» du CO, ce qui est complètement faux. On se réjouit par ailleurs de voir quelle place sera réservée aux initiants dans cette feuille, si elle existe encore, quand il s’agira enfin de voter ce dernier texte ayant trait au CO (en principe le 27 septembre 2009).

Le jeu dangereux de l’optimisme béat

Les enseignants, eux, auront surtout apprécié le point de vue du directeur général, M. Didier Salamin, qui, à la veille de son départ à la retraite, prétend, avec un aplomb qu’il faut relever, que «la rentrée des classes au primaire est une rentrée réussie, une rentrée qui respecte en particulier les engagements pris en termes de forces d’encadrement». La satisfaction de M. Salamin en aura fait sursauter plus d’un, sachant que d’une part l’insatisfaction du corps enseignant par rapport à cette rentrée n’avait jamais été aussi grande, comme l’a montré l’enquête de la SPG, et que, d’autre part, le DIP n’a pas respecté l’accord au sujet du taux d’encadrement (fixé à 17 élèves au maximum pour un poste enseignant). La baisse d’élèves escomptée n’ayant pas eu lieu, le taux d’encadrement naviguait, en octobre 2008, plutôt autour des 17,07 et on relevait plusieurs classes à 26 élèves dans le canton. Les profs informés ne se sont pas laissés berner; mais par quel moyen le reste des citoyens auraitil pu savoir la vérité? Le département tente certes de regagner la confiance de la population envers l’école et nous pouvons comprendre l’intérêt de cette démarche. Mais tromper les citoyens dans l’espoir de les amener à se montrer plus cléments envers le système scolaire genevois est un choix malheureux, qui évoque l’action d’autorités davantage désemparées que responsables. Estce faire preuve de trop de naïveté que d’imaginer que, malgré l’approche des élections générales, le journal Les Clefs de l’Ecole peut encore rectifier sa ligne rédactionnelle et s’ouvrir davantage?

Les numéros complets de la revue, les dossiers pédagogiques et les articles qui les constituent peuvent être consultés par les abonné·es connecté·es.
Faute d’abonnement, il est possible de les obtenir au format PDF. [Numéro ou Dossier : 11 CHF; Article : 2 CHF.]
Si disponibles, des éditions imprimées des numéros de la revue peuvent être commandées à secretariat@revue-educateur.net.

S'abonner Accéder au numéro complet

SER

Secrétariat

Lundi, mardi, jeudi, de 08h00 à 16h30 et mercredi matin Av. de la Gare 40 / CP 416 1920 Martigny 1 Tél : 027 / 723 59 60

ser@le-ser.ch

CONTACTS

Bureau du Comité du SER

David Rey, président Tél : 079 / 371 69 74

d.rey@le-ser.ch

Olivier Solioz, vice-président

o.solioz@le-ser.ch

Pierre-Alain Porret, SG nommé

p-a.porret@le-ser.ch

Administration

Véronique Jacquier Darbellay

v.jacquier@le-ser.ch

Educateur

Secrétariat

Lundi, mardi, jeudi, de 08h00 à 16h30 et mercredi matin Av. de la Gare 40 / CP 416 1920 Martigny 1 Tél : 027 / 723 58 80

secretariat@revue-educateur.net

Rédactrice en chef

Nicole Rohrbach Tél : 078 / 742 26 34

redaction@revue-educateur.net

Prépresse et régie publicitaire

Sylvie Malogorski Défago Tél : 027 / 565 58 43

communication@revue-educateur.net