Le bonheur professionnel
On savait que c’était la première occasion de mise en œuvre du PER pour la plupart des cantons à part Vaud, on l’espérait début d’un renouveau dynamique et prometteur, mais l’année qui s’achève ne se sera pas déroulée dans un décor, une ambiance et un espace de bon air, de soleil et de bien-être professionnel autonome et responsable. La pression administrative et bureaucratique aura partout augmenté, et avec elle les précautions administratives, les recyclages institutionnels et les injonctions paradoxales.
Et pourtant, dans le plus beau métier du monde, même s’il est des gens qui l’exercent par défaut, par dépit ou par hasard, le quotidien, les apprentissages, l’inattendu systématique sont autant de bonheurs et de satisfactions professionnels et relationnels. Même dans les efforts journaliers, les désespérances, les défis impossibles et l’impression régulière de partager le même sort que Sisyphe, des moments ne sont pas rares où l’on voit tout à coup apparaître une clairière, une trouée de soleil, une étincelle de compréhension, un rayon lumineux de savoir, une avancée sur le chemin de la vie et du grandir ensemble.
Quelle plus belle profession qu’un métier de l’humain aux âges où tout se forme, se construit et se dessine, où un accompagnement lumineux peut développer la curiosité, le désir d’apprendre, la puissance de la réflexion et forger de manière déterminante la capacité à devenir quelqu’un?
Et dans les tracas quotidiens, les incontournables difficultés de chaque instant, les obsédants échecs apparents, les attitudes naturellement puériles et déstabilisantes, quel plus grand bonheur que de sentir les succès du «apprendre à apprendre», du «apprendre à devenir», du cheminement vers l’espoir, de l’éradication de la violence et de la barbarie, de la socialisation réussie, à travers la joie ressentie par les élèves, leur bonheur de vivre ou un regard perdu qui soudain s’illumine?
Le métier est trop beau et trop précieux pour se laisser phagocyter par les contraintes administratives ou technocratiques et par la désespérance bien-pensante. Les enseignantes et les enseignants ont besoin de s’y sentir bien pour l’exercer. Faire passer le bonheur professionnel avant toute prise de tête aussi institutionnelle soit-elle, ce n’est pas souhaitable, c’est obligatoire!
Comme l’exprime si justement le président de la SPV: «De l’air!!!»
De l’air, on va tout faire pour en avoir à la rentrée. Mais d’abord, on va le respirer à pleins poumons pendant les vacances!
Très bon été à toutes et à tous!
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