793% *

793% *

Une récente étude**, menée auprès de 33 000 personnes en Europe,  dont 1675 en Suisse, mesure le degré de confiance accordée à diverses  professions.

Les pompiers sont en tête, 95% de la population  leur fait confiance! Ils sont suivis des pilotes  d’avion, des infirmières, des pharmaciens, des  médecins et des agriculteurs. Ces professions  sont reconnues comme dignes de confiance par  80% des sondés. Puis, viennent les policiers, singulièrement  bien mieux reconnus en Suisse qu’en  moyenne européenne. 

Les enseignants recueillent, en Suisse, la  confiance des trois-quarts des personnes interrogées.  (…)  Suivent diverses autres professions: les prêtres et  les pasteurs recueillent 40% d’avis favorables.  C’est moins que les avocats, moins que les voyagistes,  les chauffeurs de taxi ou les météorologues.  Les syndicalistes en Suisse tombent à  33% (c’est 24% en Europe).  Ne les dépassent que de peu les footballeurs et  les vendeurs de voiture. Ces derniers arrivent en  queue de peloton. Ils ne doivent pas vendre que  des voitures très rapides!… Chacun jugera encore  de cette donnée: aux vendeurs de voiture, le  degré de confiance accordé reste en Europe trois  fois plus grand que celui obtenu par les politiciens. 

Reprenons… 

Les enseignants sont aussi des pompiers: on les  appelle pour prévenir et circonscrire les incendies  qui couvent et ne cessent de s’allumer dans notre  société confrontée à des contradictions qui semblent  chaque jour moins réconciliables. Cette  société «Biotech et Qatar», prise entre le feu de  l’hyperindividualisme, le feu des exigences exponentielles  des niveaux de formation, le feu du  contrôle social et comportemental centré sur la  prévention des risques, tout cela qui conduit à  une forme de libéralo-communisme des plus saugrenus.  Ou des plus inquiétants. 

Le feu de la migration, cette dernière le plus souvent  considérée comme une menace. Le feu du  creusement des écarts sociaux, le feu de la victoire  de l’émotion sur la raison.  Les enseignants sont des pompiers, mais aussi  des pilotes. Pilotes des classes et des élèves qui  leur sont confiés. Des enseignants auxquels est  fourni un plan d’études comme aux pilotes est  imposé un plan de vol. Des pilotes qui doivent  aussi savoir contourner ce plan de vol – et les  gestes prescrits – quand ils estiment que de les  suivre à la lettre conduirait à la catastrophe.  Dans leur aéronef, désormais, tous sont censés  embarquer, le tarmac n’étant plus réservé qu’à  celles et ceux qui ne soupçonnent même pas que  l’on peut échapper à l’attraction terrestre. 

Les enseignants sont aussi infirmières, médecins,  pharmaciens.  Qui tentent de soigner les maux de l’exclusion  sociale d’abord, quand bien même la sélection  scolaire qu’il leur est demandé de pratiquer et à  laquelle ils doivent se résoudre les oblige à suivre  un chemin qui continue de privilégier toujours et  encore les élèves en bonne santé et dont la culture  familiale est proche de celle de l’école.  Les enseignant0s sont des agricultrices, des agriculteurs,  qui sèment les graines de la découverte  du monde et dopent les sols de la connaissance.  De mauvaises langues affirment même que certains  enfants qui leur sont confiés seraient parfois  tenus pour du bétail.

Mais les enseignants tentent  aussi de protéger contre le crétinisme rampant de  la modernité. Ils larguent enfin dans la vraie vie de  fringants et jeunes bestiaux, tout prêts à se livrer  à la machine à traire de l’économie. (…)  Au total… si au degré de confiance accordé aux  enseignants, on ajoute celui obtenu par les pompiers,  par les pilotes, les médecins, les infirmières,  les pharmaciens et les agriculteurs…  Et même par les vendeurs de voiture et par les  avocats, quand il s’agit par exemple de défendre,  par loyauté et devant les familles, des aspects de  l’école auxquels on ne croit pas vraiment.  Et si l’on estime enfin que les enseignants sont  aussi policiers plus souvent qu’à leur tour et peu  ou prou possèdent une certaine fibre syndicale…  Au total, c’est un degré de confiance de 793%** qui  nous est accordé!  Et ça, c’est plutôt une bonne nouvelle!  

 

 

* Introduction du discours prononcé par le président de la SPV, le 29 mai 2013  devant l’AD, à Echallens.  

** Reader’s Digest European trusted Brands, 2011.

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