Vers une économie qui… coûtera?

Vers une économie qui… coûtera?

Ainsi, le Gouvernement a rendu public le résultat des cogitations d’une loge secrète jurassienne, mieux connue sous le nom de «Table ronde»:141 mesures, 35 millions d’économies, 90 postes supprimés. C’est en fait tout ce qui a été dit à ce sujet, surtout dans les commentaires des éditorialistes locaux qui ne cessent de s’extasier devant ce «compromis historique». Mais au fond, de quoi s’agit-il exactement? Quelles sont les prestations à la population qui seront supprimées? On est toujours en attente de réponses complètes.

La Coordination des syndicats de la fonction publique (CDS) a été informée des mesures envisagées dans le programme OPTI-MA moins de 24 heures avant la présentation quasi identique à la presse. Précisions utiles:

1. les termes «mesures envisagées» sont utilisés sur le site cantonal pour la présentation du document. Cela signifie donc bien que, comme pour des programmes passés, l’application de l’intégralité des mesures n’est pas certaine;

2. la CDS a été informée le 8 septembre, mais n’a jamais été consultée dans ce dossier;

3. les suppressions de postes représentent grosso modo le tiers des économies envisagées.

Ce qui frappe dans ce programme, c’est l’impossibilité d’obtenir des réponses précises sur toute une série de mesures. Lorsque l’on demande quelle prestation va être supprimée, une fois sur deux, pour être modeste, la réponse reste vague. Mais le nombre de postes supprimés a quand même été calculé. Autre indication, au moment où nous écrivons ces lignes, les mesures qui devront passer la rampe du Parlement ne nous sont pas connues. Le 8 septembre, il était question d’un tiers des mesures. Fin septembre, le Gouvernement annonçait à la CDS qu’il y avait une trentaine de mesures dont le législatif aurait à débattre. Quinze à vingt de moins en deux semaines.

Songez de plus à la création d’une commission parlementaire spéciale dans laquelle on trouve nombre de participant-e-s à la «Table ronde». Ces personnes seront chargées d’étudier la pertinence de… leurs propres propositions faites à travers OPTI-MA, à l’intention du Parlement. Puis ajoutez encore que le Gouvernement peut appliquer dès demain environ 110 mesures, dont le détail est connu (peut-être) d’une douzaine de personnes, et vous comprendrez l’inquiétude que nous avons quant au processus démocratique qui entoure OPTI-MA et aux possibilités de discussions, à défaut de négociations.

Le 1er octobre, le SEJ a tenu une assemblée générale extraordinaire pour évoquer ce programme OPTI-MA. Avant de débattre des mesures touchant à l’enseignement, le Comité central a évoqué quelques mesures autres qu’il avait lui-même discutées ou que certain-e-s membres avaient signalées comme ignobles. La réduction des prestations complémentaires AVS/AI, les réductions des aides financières au service des repas à domicile de Pro Senectute, à la Fondation des soins à domicile, et la perception d’un impôt minimal de 50 francs pour les personnes qui jusqu’à présent n’en payaient pas faute d’un revenu imposable suffisant, sont quelques exemples de mesures qui ont choqué grandement les membres présent-e-s.

L’abject ne justifiant pas l’inacceptable, l’assemblée a débattu des mesures touchant l’enseignement. Plusieurs ont suscité des questions dont le Comité central s’inspirera dans les discussions prochaines avec les autorités compétentes. Mais une a soulevé la colère quasi unanime de l’assemblée: la suppression d’une partie de l’allègement pour raison d’âge. Le Comité central avait préparé des positions d’ouverture. Mais c’est le rejet face à ce mépris, ressenti fortement, qui a pris le dessus, clairement. Rappelons qu’en 2008 déjà, le Gouvernement voulait réduire cet allègement. Le SEJ avait alors proposé des alternatives, notamment des réductions de salaires, afin de financer le maintien de cet allégement.

Il n’est pas question pour le SEJ de passer une seconde fois à la caisse pour la même mesure. Une étude récente dans le canton de Neuchâtel, menée par l’Institut universitaire romand de santé, indique qu’en dix ans, les dépenses liées au remplacement des enseignant-e-s absent-e-s pour raison de santé ont augmenté de 46%! Il est précisé que les enseignant-e-s les plus touchée- s par ces absences ont plus de 50 ans, et sont plutôt des femmes travaillant à temps partiel. Des réalités qu’il faudrait prendre en compte un jour: la pénibilité des professions enseignantes est en augmentation.

On sait bien que s’en prendre aux «rétets» fait plaisir aux habitués de la table ronde… du Café du Commerce. Mais vouloir faire des économies immédiates dans ce domaine pourrait bien se traduire par des augmentations de charges à l’avenir.

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