Des tablettes d’argile antiques aux tablettes tactiles d’aujourd’hui, du manuel papier au manuel numérique… quelles répercussions l’évolution  de ces supports a-t-elle sur les habitudes de lecture et d’écriture? Qu’est-ce qu’elle peut apporter à la pédagogie? Une donnée est certaine, relève  le dossier du présent numéro, «l’arrivée du support numérique interroge fortement la forme textuelle (…)» (p. 2). La lecture continue, de  longue haleine, n’est plus reine, les écrans et surtout internet favorisent la lecture fragmentée, encouragée par l’hypertexte. D’un simple clic sur un lien, le lecteur accède à de nouveaux contenus, qui proposent eux-mêmes d’autres liens qui renvoient encore vers d’autres découvertes, textes, bien sûr, mais aussi images, sons… Le lecteur vogue de l’un à l’autre – au risque de se perdre? –, s’arrête sur les passages qui l’intéressent, tout en étant, souvent, invité à réagir: «De simple consommateur de textes, il se fait producteur (…)» (p. 2). Une tendance renforcée par le développement des réseaux sociaux devenus, «pour certains groupes d’utilisateurs, comme les adolescents, (…) un des «lieux» où ils passent le plus de temps à lire» (p. 5).

En classe, les supports numériques peuvent avoir des vertus pédagogiques certaines, pour autant qu’ils soient de qualité – actualisation continue des données, multimédias, interactivité – et que les enseignants, évidemment, soient formés à leur utilisation. Les tablettes tactiles, entre autres, ouvrent encore de nouvelles perspectives, particulièrement créatives: «Cet objet génère des idées d’application qui collent avec les réalités des enseignants », témoigne une personne ressource MITIC (p. 8). «Néanmoins, précise une chercheuse, il faut que l’enseignant
prenne conscience que (…) l’hyperlecture reste un geste complexe (…)» (p. 10). Comme on apprend à lire, il s’agit donc aussi d’apprendre à hyperlire. Le tout numérique?: «Il n’y a pas le papier d’un côté et le numérique de l’autre, ils se complètent suivant les besoins dans toutes les déclinaisons possibles», relève l’éditeur Christian Gallimard (p. 13). 

Bonne lecture.