SPFF: « Oooo Le Joli Mois de Mai » - 05/2023

SPFF: « Oooo Le Joli Mois de Mai »

Chaque année, le mois de mai qui arrive amène avec lui une jolie tradition dans le canton de Fribourg. Celle pour les enfants d’aller chanter de maison en maison, pour fêter le retour « du joli mois de mai ».

 

D’aussi loin que je me souvienne, c’était l’une de mes journées préférées enfant. Et je retrouve chaque année cette joie chez mes élèves. Bien avant le début du printemps déjà, les enfants commencent à en parler. Ils·elles discutent entre eux·elles et forment des groupes afin de pouvoir se préparer au mieux pour cette grande et belle journée.

Ils·elles choisissent bien évidemment leur répertoire (pas toujours facile de se mettre d’accord ou de trouver des chansons connues de toutes et tous), certain·es s’invitent et se retrouvent pour s’entrainer, une, deux, trois fois, à la récréation, dans le bus, d’autres préparent leur instrument pour s’accompagner et les plus téméraires ne comptent que sur leur talent naturel. Chacun·e prépare son portemonnaie et un sac afin de récupérer les petits sous et les nombreuses friandises qu’ils·elles ne manqueront pas de recevoir. Une certaine frénésie s’empare des villages, les familles se préparent également. Le grand jour approchant, la météo (élément sur lequel personne ne peut influer malheureusement) est scrutée et analysée de tous·tes ! Lorsque le beau temps est au rendez-vous, la journée promet d’être encore plus jolie… Et si la pluie décide de s’inviter, elle freine certains engouements, mais ne parvient pas à démotiver la majeure partie de ces fabuleux·es chanteur·euses. Tout au plus raccourcit-elle un peu leur journée !

 

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Cette tradition, chère au cœur d’une grande majorité de Fribourgeois·es, revêt à mes yeux une grande importance. Et ceci encore plus en tant qu’enseignant·e. En effet, notre rôle consiste aussi, parfois, à être les passeurs·et passeuses de traditions qui pourraient, petit à petit se perdre… L’importance de la transmission me parait évidente et précieuse. Nous aidons les prochaines générations à grandir et par là, notre rôle est capital, je dirais même que nous avons la chance de pouvoir le faire…

Le 1er mai, justement, commence à souffrir de certains changements sociétaux. De nombreuses portes restent fermées, non pas que les gens refusent d’ouvrir, mais bien parce que beaucoup sont absents et/ou travaillent. La multiculturalité, grande richesse dans nos classes, amène le fait que certain·es enfants (et leurs familles) ne connaissent pas ou plus ces traditions. Il nous revient alors de leur en parler, de les leur transmettre.

Cette année, dans ma classe, nous avons travaillé sur le thème de la Suisse. Nous avons parlé des pays, des différentes nationalités, de leurs spécificités. Nous avons découvert ce qu’est un hymne national, en avons écouté certains, puis avons appris la première strophe de l’hymne national suisse. Un joli défi que les enfants ont adoré relever, mais un travail monumental pour des élèves de 4-5 ans. Il a fallu commencer par comprendre certains mots, expliquer ce que chaque phrase voulait dire, voire même apprendre les mots les plus compliqués. Quelques semaines ont été nécessaires pour y arriver, d’autant plus que la mélodie n’est pas vraiment simple non plus… Mais alors, pour eux·elles, quel bonheur ensuite de s’enregistrer puis de s’écouter chanter et pour moi, quelle joie de voir leurs yeux s’illuminer de fierté !

Au-delà du travail musical en amont, le 1er mai, en plus de permettre aux enfants de renflouer leurs économies et leurs boites à sucreries, leur apprend également le partage. Le partage de quelque chose qui ne se voit pas, mais qui fait tellement plaisir. Le partage d’un moment, d’une émotion, d’un sourire. C’est un cadeau qu’ils·elles offrent à chaque personne qui prend (peut prendre) la peine et le temps de leur ouvrir. Tous ces chanteur·euses vont offrir un petit moment de bonheur à d’autres personnes et à travers cela, ils·elles vont aussi découvrir la richesse de donner quelque chose pour recevoir en retour.

Il faut voir la fierté dans les yeux des plus petit·es qui se préparent ou lorsqu’ils·elles terminent leur chanson ou encore lorsqu’il est temps de raconter ce qui a été vécu tout au long de la journée.

Et quel bonheur, pour celles et ceux qui ont la chance de pouvoir être à la maison ce jour-là, d’ouvrir la porte afin d’avoir de magnifiques concerts (presque gratuits) sans même avoir besoin de quitter son chez soi.

Alors que vive le 1er mai, que les belles traditions continuent de se transmettre afin de valoriser notre patrimoine et de faire découvrir à chaque enfant ce qui le·la lie aux générations précédentes. 

 

Claire Spring, coprésidente de la SPFF

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