SEJ: Voyons le verre à moitié plein - 11/2022

SEJ: Voyons le verre à moitié plein

La décision de renvoyer le débat sur le contenu du Plan équilibre 2022-2026 (PE22-26) doit être enregistrée comme une bonne nouvelle, pour autant que les mesures très contestées qui sont intégrées au budget 2023 soient refusées. Au moment où l’on écrit ces lignes, nous ne savons pas encore ce qu’il est advenu des propositions de retrait du budget 2023 desdites mesures. La volonté du législatif, en particulier de la Commission de gestion et des finances (CGF) qui est à l’origine du renvoi de ce dossier, est de se donner le temps de réfléchir en profondeur aux mesures à prendre pour atteindre l’équilibre financier souhaité.

 

Il est indéniable que la pétition remise le 23 novembre munie de 3768 signatures récoltées en un mois, et la manifestation qui s’est tenue devant le Parlement le même jour, ont eu une influence sur cette décision. Les deux évènements en ont agacé certain·es, et notamment les huées qui ont accompagné la sortie des député·es, dont le soussigné soit dit en passant, n’étaient pas du meilleur effet. Mais au-delà de la polémique que l’on tente d’entretenir autour de ces deux évènements ( pétition et manifestation ), il faut entendre le ras-le-bol qu’ils véhiculent. S’il faut des mesures pour atteindre l’équilibre, ce que le texte même de la pétition reconnait, la manière d’y arriver doit être revue.

On ne peut que regretter l’existence de certaines règles financières. Mais le fait d’y être défavorable ne les rend pas caduques. Dans les faits et dans la pratique, nous devons mener une réflexion avec cette réalité incontournable. Le mécanisme du frein à l’endettement est celui qui crée le plus d’obligations restrictives. Le peuple, et sans doute plusieurs de celles et ceux qui nous lisent, ont clairement souhaité l’inscription de ce principe dans la Constitution. On doit en prendre acte, même si l’on tente par des interventions parlementaires de remettre en cause son mécanisme. Il est aujourd’hui valable et c’est une composante incontournable à prendre en compte dans la réflexion.

Parmi les faiblesses dénoncées du PE22-26, il y a certes l’absence de processus participatif et démocratique. La CGF, par exemple, n’a été informée du contenu des 85 mesures retenues que le 5 octobre 2022. Alors que lors du débat sur une motion interne que le soussigné avait déposée et qui demandait la création d’une commission spéciale chargée de réfléchir aux économies structurelles à envisager, plusieurs fois la CGF a été citée comme étant la commission devant se charger de cette réflexion. Il faut bien admettre que ce ne fut pas le cas jusqu’à présent.

Mais le défaut majeur du PE22-26, j’y fais allusion dans le paragraphe précédent, est son absence de mesures structurelles véritables pouvant changer le fonctionnement de l’État. Les mesures linéaires touchant pratiquement tous les domaines, ne permettent pas d’avoir une vision à long ou ne serait-ce qu'à moyen terme. Depuis 2008, les plans se succèdent. Car tous les cinq à six ans, on constate que les effets de celui qui est en vigueur ne sont plus suffisants. En 2014, il y a eu OPTIMA qui a passé une nouvelle fois la tondeuse, et désormais c’est le PE22-26 qui souhaitait pratiquer de la même manière. C’est certain, avec les mesures proposées, un nouveau programme devra être envisagé avant 2030.

La réflexion doit être menée sur des mesures structurelles fortes. Quelles sont les prestations que l’État ne doit plus fournir, ou doit déléguer à d’autres instances, publiques ou privées ? Les réponses seront peut-être, sans doute douloureuses. Ou alors, s’il n’y a pas de réponses, il faudra réfléchir aux moyens à mettre en œuvre pour financer les prestations à fournir.

Le Comité central du SEJ est preneur des idées de mesures structurelles à développer venant des membres. Mais il y a une condition : les propositions éventuelles, car nous sommes conscient·es que ce ne sera pas forcément simple d’en trouver, doivent s’appliquer à l’enseignement et à la formation. Il est trop aisé de trouver des économies dans des secteurs qui ne nous concernent pas directement. Nous ne l’acceptons pas, avec raison, venant des autres pour notre sphère d’activité. Ayons l’élégance de ne pas tomber dans ce travers.   

Espérons que les décisions prises sur le budget 2023 ne rendent pas caduc ce qui précède. 

 

Rémy Meury, secrétaire général du SEJ

 

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