SEJ: Hasard malheureux ? - 05/2022

SEJ: Hasard malheureux ?

Les comptes 2022 de l’État jurassien sont exceptionnels. Près de 42 millions d’amélioration. Un déficit de 4,7 millions, après utilisation de 28,2 millions de la réserve budgétaire, était prévu. Finalement, ce ne sera qu’un million de déficit sans utiliser la réserve budgétaire. 31,9 millions de mieux. À quoi il faut ajouter 10 millions de réserve non prévus sur un fonds pour financement des heures supplémentaires constatées dans l’administration. Mais malgré ce mieux, dans son communiqué, le Gouvernement s’empresse de dire qu’il faudra quand même continuer de couper dans le lard dès 2023.

 

 

Pour celles et ceux qui n’auraient pas compris, les enseignant·es, avec les employé·es de l’administration constituent l’essentiel du lard en question. C’est assez logique en fait. La covid, qui aura couté plus de 36 millions au Jura de 2020 à 2022, est clairement due à des agents de la fonction publique. Il doit y en avoir qui ont fait un voyage en Chine pour manger des pangolins ou des chauves-souris. Il est donc juste de leur faire payer l’addition.

 

Et cette première crise n’est qu’un détail en regard de ce que coutera la crise ukrainienne, dont la responsabilité se trouve également sans doute parmi les membres de la fonction publique jurassienne. Poutine doit certainement y compter des ami·es qui l’ont influencé. Pas question de tenir compte de ces éléments extraordinaires pour suspendre un temps le frein à l’endettement. Des économies doivent être trouvées et on sait où aller les chercher.

 

Que la fonction publique jurassienne, comme celles de tous les autres cantons d’ailleurs, ait été au front pour venir en aide à la population durement touchée par cette crise sanitaire sans équivalent depuis un siècle, et que les efforts de cette fonction publique aient aussi permis de trouver des solutions pour venir en aide à l’économie et sauver des emplois, sont des réalités dont on n’a cure chez les démanteleurs des services publics majoritaires dans les autorités jurassiennes.

 

Que cette même fonction publique soit aujourd’hui grandement mise à contribution pour répondre à l’arrivée massive de réfugié·es ukrainien·nes est une fois encore sans importance.

 

Et nous ne parlons pas de l’arrivée prochaine de Moutier dans le Jura, ce que nous attendons avec impatience, qui aura un cout également. Les employé·es de Berne qui passeront dans le Jura ne verront que très peu la réalité de nivèlement par le bas du statut d’employé·e jurassien·ne, les droits acquis leur ayant été accordés à vie. Pas question de notre côté de remettre en cause cet engagement, et nous soutiendrons même les employé·s de Moutier pour que les droits qu’on leur a promis soient respectés. Mais nous devons faire comprendre à nos autorités actuelles que celles et ceux qui servent le Jura depuis plus de quarante ans ne doivent pas être prétérité·es pour ce nouveau financement extraordinaire.

 

Depuis 2016, le statut des employé·es de l’État a été péjoré grandement. La réalité est que la seule fonction publique cantonale en Suisse, sur les vingt-six cantons et demi-cantons, à avoir vu baisser ses salaires est la fonction publique jurassienne. Baisse de 1,5 % dès 2017 jamais rattrapée malgré des promesses faites aux partenaires sociaux dans un accord signé de part et d’autre. Aucun octroi du renchérissement durant cette période, sous prétexte que les budgets ne sont pas bons. Pourtant, depuis 2015 et jusqu’à 2021, les comptes ont toujours été meilleurs, sauf en 2020, que les budgets. Sur cette période de sept ans, les rentrées fiscales ont été supérieures de 37,9 millions dans les comptes à ce que l’on prédisait dans les budgets. Ces prévisions défaitistes entrainaient à chaque fois des mesures touchant la fonction publique.

Ainsi, durant les sept années considérées, les rentrées fiscales ont été, en moyenne, plus importantes de 5,4 à 5,5 millions dans les comptes que prévu dans les budgets. Et 5,5 millions est précisément le montant des rentrées fiscales supplémentaires dans le budget 2022, trouvées et annoncées trois jours après que la droite a imposé d’améliorer de 10 millions le budget pour qu’elle l’accepte, en décembre dernier. Je vous le disais, un hasard tout à fait fortuit et malheureux. Pour autant que l’on croit au hasard.

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