SEfFB: Politique : « Il ne faut pas importer cette guerre dans nos écoles ! » - 12/2023

SEfFB: Politique : « Il ne faut pas importer cette guerre dans nos écoles ! »

Faut-il davantage lutter contre des points de vue « insoutenables » parfois tenus dans des écoles du canton de Berne ? Une motion a été déposée au Grand Conseil allant en ce sens.

 

 

Ancien président du Grand Conseil bernois (en 2015 et 2016), le député libéral-radical de Thoune Carols Reinhard a déposé début décembre une motion qui promet de vifs débats, y compris dans le corps enseignant et ses représentantes et ses représentants au Parlement bernois. Elle fait suite au déclenchement de la guerre entre le Hamas et l’État d’Israël. « L’attaque terroriste brutale menée par le Hamas contre Israël a causé la mort de plus de 1200 personnes, dont des femmes et des enfants. Environ 250 hommes, femmes et enfants ont été enlevés. On a le droit d’être critique envers la politique israélienne de colonisation, mais elle ne justifie en aucun cas le meurtre, le viol et l’enlèvement de personnes innocentes », insiste l’élu.

Comportement à revoir

Quel rapport avec l’institution éducative bernoise ? Le chef d’entreprise oberlandais redoute une « importation » de cette guerre jusque dans les écoles du canton, tant il déchaine des passions parfois antagonistes. « À plusieurs reprises ces dernières semaines, le public a eu connaissance de déclarations insoutenables de personnes déployant une activité auprès d’institutions de formation dans le canton de Berne. Certaines de ces institutions appartiennent au canton, d’autres reçoivent des subventions importantes de celui-ci ou de communes. » Plus concrètement, Carlos Reinhard suspecte certaines organisations politiques de tenter de faire du militantisme dans certaines institutions scolaires du canton de Berne. Ni plus ni moins. Dans son collimateur notamment, l’organisation marxiste « Der Funke » ( « L’Étincelle » ) qui aurait tenté de minimiser ou de justifier auprès de certain·es élèves et de plusieurs enseignantes et enseignants les horreurs commises par le Hamas. « Les cas de ce genre sont extrêmement révoltants et doivent autant que possible entrainer des conséquences. Le comportement insoutenable de personnes employées par le canton et ses institutions, ou actives auprès d’institutions recevant des subventions importantes du canton de Berne – et donc de l’argent des contribuables – constitue un risque majeur pour la réputation du canton », insiste Carlos Reinhard.

Son inquiétude et sa colère – partagées par des élues et des élus d’autres partis plutôt de droite qui ont cosigné sa  motion – sont d’autant plus vives que selon lui, ces cas ne sont de loin pas marginaux. « Des cas similaires impliquant des institutions de formation se sont produits dans d’autres cantons, notamment Bâle-Ville et Zurich. Il ne s’agit donc pas de cas isolés. Il semblerait au contraire que nous ayons affaire à un problème structurel », affirme celui qui exerce aussi plusieurs mandats dans des institutions de formation et le Conseil des parents d’élèves de Thoune. « Que des institutions de formation appartenant à l’État ou bénéficiant de subventions substantielles puissent exercer leur mandat sans apologie de la violence, de l’antisémitisme ou d’une idéologie discriminatoire revêt un intérêt majeur pour le canton », ajoute-t-il.

Pas d'apologie de la violence

Alors, que faire ? Le libéral-radical, qui n’est pas réputé pour être un ardent défenseur de l’État, lui demande d’intervenir au plus tôt et de manière forte. Comment ? « L’État doit d’exercer son influence au moyen des instruments de pilotage dont il dispose ( conventions de prestations, stratégies de propriétaire, etc. ) pour faire en sorte que les institutions de l’État et les allocataires majeurs de subventions cantonales dans le domaine de l’éducation agissent concrètement contre l’apologie de la violence, de l’antisémitisme, de la discrimination et de l’extrémisme de tout genre et s’abstiennent d’apporter un soutien direct ou indirect à ces idéologies.» Autre requête de Carlos Reinhard : « Ce même État se doit d’inviter les communes et les conférences régionales à responsabiliser d’une manière similaire les institutions culturelles et de formation dans leur sphère d’influence. »

« Neutralité politique ? »

Les délibérations autour de cette motion devraient se dérouler durant le premier semestre de 2024. Elles s’annoncent d’autant plus intéressantes que d’autres interventions parlementaires abordant peu ou prou cette question de « neutralité politique » des institutions de formation bernoises ont aussi été déposées durant la session d’hiver du Grand Conseil. 

 

Mohamed Hamdaoui

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