SEfFB : Enseignement du sport – Bien, mais peut mieux faire ! - 02/2024

SEfFB : Enseignement du sport – Bien, mais peut mieux faire !

Sous la Coupole fédérale, la nouvelle conseillère nationale (PS) de Macolin promet d’être l’ambassadrice des enseignantes et des enseignants du canton de Berne. Son domaine de prédilection ? L’e nseignement du sport !

 

 

Après des années de «disette», les enseignantes et les enseignants du canton de Berne ont à nouveau un soutien «maison» au Conseil national ! Y compris les francophones, car même si la socialiste Andrea Zryd est née et a grandi dans l’Oberland, cette prof de sport et de gymnastique domiciliée à Macolin (forcément!) est une parfaite bilingue. Durant les quinze années passées au Grand Conseil bernois, elle a multiplié les interventions parlementaires liées à des questions éducatives. Et si cette maitresse de sport de 48 ans et mère de deux jeunes enfants n’a pas réussi à intégrer la très convoitée commission de la Science, de l’Éducation et de la Culture, elle siège dans celle de la Sécurité où sont abordées nombre de questions liées à la pratique du sport et des activités physiques – y compris en milieu scolaire. Diagnostic de cette experte en sciences du sport de renommée internationale en matière d’enseignement et d’éthique du sport: dans ce domaine,  la Suisse peut mieux faire!

 

Y a-t-il en Suisse une inégalité « de classe » pour l’enseignement et la pratique du sport ? Quels sports sont-ils « inabordables » pour les milieux modestes ?

Andrea Zryd : Le choix du sport par les enfants et les jeunes dépend dans une large mesure de l’engagement de leurs parents, tant en termes de temps qu’en termes d’argent. Les sports qui nécessitent des équipements sportifs complexes, comme le ski et le hockey sur glace, exigent que les parents soient prêts à investir beaucoup. C’est pourquoi le football a autant de succès, aussi à l’école, car il ne nécessite pas beaucoup d’équipement (même si les chaussures de football coutent assez cher aujourd’hui!). Dès l’âge de 5 ans, les enfants peuvent participer au programme J+S, qui offre également des allègements et des subventions supplémentaires aux clubs sportifs pour leurs activités. Les clubs s’efforcent également de maintenir les investissements initiaux au minimum, par exemple via des échanges matériels. Mais on ne peut pas nier que le sport traditionnel du ski en Suisse coute très cher, surtout lorsqu’il s’agit de sports de compétition... Le rêve de devenir l’Odermatt de demain restera pieux pour beaucoup!

 

Les autorités (communes, canton, Confédération) devraient-elles davantage soutenir financièrement la pratique et l’enseignement du sport en dehors de la scolarité obligatoire ?

Avec le programme d’encouragement J+S, la Confédération et les cantons soutiennent à hauteur de 100 millions de francs les activités sportives des enfants de 5 à 10 ans dans les clubs. Pour leur part, les communes dépensent environ 1,3 milliard par an pour la construction et l’entretien des installations sportives. La Confédération gère également un Centre de compétences pour le sport dans l’armée, notamment pour le sport de haut niveau, et soutient par des contributions substantielles la construction d’installations sportives d’importance nationale, ainsi que les compétitions internationales dans les sports les plus divers en Suisse. Dans l’ensemble, le financement public du sport est donc d’un bon niveau.

 

Existe-t-il cependant des pays qui en font davantage pour la promotion et l’enseignement du sport, en particulier à l’école ?

En Suisse, la base juridique de l’éducation physique obligatoire dans les écoles est en place et sa mise en œuvre est généralement bonne. Cependant, nous manquons encore d’infrastructures, telles que des piscines et des gymnases, pour répondre aux exigences légales relatives aux sports obligatoires à tous les niveaux. Nous avons un grand besoin d’action dans ce domaine. Dans les pays nordiques, en particulier la Norvège et la Suède, les conditions sont peut-être un peu meilleures.

 

Peut-on estimer les économies qu’il serait possible de faire (couts de la santé) si l’on en faisait encore davantage en matière d’enseignement du sport ?

Les bienfaits pour la santé de l’exercice physique tout au long de la vie sont désormais très bien prouvés scientifiquement et peu contestés. Le sport a également un effet de prolongation de la vie, mais on peut se demander si cela constitue un avantage quantifiable pour la société. D’un point de vue économique, il existe des projections approximatives des bienfaits du sport pour la santé en Suisse: des économies annuelles de 3 milliards de francs suisses y sont réalisées. Mais en même temps, 2,5 milliards sont «perdus» chaque année à cause des accidents sportifs, y compris dans les milieux scolaires et parascolaires!

 

On insiste beaucoup sur la pratique du sport par les jeunes. Mais ne faudrait-il pas en profiter pour mener dans la foulée une vaste offensive en faveur de la promotion de la pratique par l’ensemble de la population ?

Les attitudes et le mode de vie se forment déjà à l’âge de 4-5 ans. L’approche du sport tout au long de la vie se façonne donc dès l’enfance. C’est pourquoi le soutien est important dans cette phase de la vie, car presque personne ne commencera à faire du sport à 60 ans! Il existe aujourd’hui des offres intéressantes de la part d’agences privées ou gouvernementales, même pour les personnes plus âgées. Il suffit de les utiliser régulièrement. Malgré de nombreuses offres, je pense que nous pouvons apporter un accompagnement encore meilleur, car faire du sport ensemble a aussi une influence positive sur le psychisme. •

 

Mohamed Hamdaoui

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