«Le Département de la formation, de la digitalisation et des sports lance les Assises de l'école neuchâteloise. Durant plus d'une année, un important travail de réflexion réunissant les acteurs et actrices clés dans le monde de l’éducation sera mené. Il s’agira d’imaginer collectivement l’école de demain au travers des rencontres, échanges et débats participatifs abordant les différents thèmes de l’école obligatoire. L’objectif est de définir un cadre de référence renouvelé à la politique éducative obligatoire neuchâteloise en posant les grandes lignes de celle-ci pour les dix prochaines années. Les Assises ont débuté par une soirée de lancement le 18 décembre 2023 et l’année 2024 sera marquée de plusieurs évènements populaires ou spécialisés permettant l’échange et le dialogue entre expert·es, acteurs·trices du secteur, usager·gères et citoyen·nes.»

Surprise ! Le 2 novembre dernier, alors que le SAEN était réuni au Locle dans le cadre de sa Journée Syndicale annuelle, la cheffe de département lançait par communiqué de presse les Assises de l’école neuchâteloise. Cette annonce n’a pas manqué de susciter maintes réflexions, rien n’ayant fuité auparavant. De quoi va-t-il être question ? Pourquoi lancer ce processus maintenant ? Quels peuvent bien être les objectifs réels d’une telle action ? À quoi cela va-t-il servir ?

Il est vrai que les réflexions concernant la formation ont toujours été intenses au Château. De nombreux dossiers font l’objet d’un travail constant, de multiples groupes de suivi y apportent leur expertise, leurs idées et impulsions diverses. Le fonctionnement de notre école y est aussi soumis à un regard démocratique par l’intermédiaire des représentant·es des communes, des directions d’école, des partis politiques, des familles et des enseignant·es. Chaque réforme est construite en collaboration avec de nombreuses entités, chaque changement est soupesé avant d’être mis en œuvre.

Mais tout ceci est relativement compliqué. Cela prend du temps. Il n’est pas possible de tenir compte de tous les avis. La recherche de compromis est parfois très ardue. Les contraintes organisationnelles et financières sont fortes, et cela peut générer de l’incompréhension et des frustrations. Ajoutez à cela une société dans laquelle les changements sont de plus en plus rapides, et vous comprendrez sans peine que le décalage entre le « paquebot école » et le « hors-bord de la vie réelle » augmente dangereusement.

Alors, pourquoi pas ? Le temps est peut-être venu de faire une pause, de sortir de l’opérationnel pour se donner un espace de réflexion, pour « imaginer ensemble l’école de demain ». Que va-t-il sortir de tout cela ? Le temps que nous y passerons ensemble sera-t-il utile ? Impossible, bien sûr, de le dire maintenant. Mais, dans ce monde où tout semble s’accélérer dangereusement, il peut être bienfaisant de ralentir un peu et d’oser rêver « l’école de demain ». Alors … participez ! Prenez le temps, si ce n’est déjà fait, de remplir le questionnaire préalable proposé par le DFDS ². Écrivez-nous pour nous faire part de vos souhaits, de vos priorités, de vos questions. N’hésitez pas : l’avis de chacun·e est important, et le SAEN doit connaitre au mieux les aspirations de ses membres afin de pouvoir les porter devant les autorités et les défendre au besoin. Votre syndicat est convaincu que la participation active de tous·tes les enseignant·es est primordiale pour l’avenir de notre école et il s’engagera avec ardeur et enthousiasme dans ce nouveau projet, selon cette citation de Nelson Mandela : « Une vision qui ne s’accompagne pas d’actions n’est qu’un rêve. Une action qui ne découle pas d’une vision c’est du temps perdu. Une vision suivie d’action peut changer le monde. » 

Pierre-Alain Porret, président du SAEN

¹ Premier paragraphe et titre : texte officiel sur la page internet https://www.ne.ch/autorites/DFDS/assises-ecole-neuchateloise/Pages/accueil.aspx

² Questionnaire officiel : https://enquetesv4.ne.ch/SurveyServer/s/pub/DFDS-AEO/questionnaire.htm