Ces derniers temps, votre comité cantonal a reçu un grand nombre de demandes de conseils et d’aides individuelles. Nous sommes heureux de constater que le recours au SAEN est très utilisé, ce qui montre l’utilité de notre action au service des enseignant·es de notre canton. Deux personnes en graves difficultés sont même suivies actuellement par notre avocate, avec le soutien de la protection juridique. C’est grâce à votre cotisation que nous pouvons aider tous·tes ces collègues : nous vous en remercions du fond du cœur !

Le SAEN s’engage aussi pour soutenir des groupes d’enseignant·es rencontrant des difficultés collectives dans leur école. Ces démarches nous montrent l’importance d’avoir dans chaque collège des enseignant·es syndiqué·es, prêt·es à intervenir en faveur de leur équipe pédagogique lorsque les vents sont contraires. Ceci demande aussi un grand travail de persuasion auprès de certain·es collègues qui, malgré d’évidents dysfonctionnements, hésitent parfois à permettre au syndicat d’intervenir en faveur d’un meilleur climat scolaire dans leur établissement.

Il faut souligner que ces très nombreuses demandes s’inscrivent dans un contexte de régionalisation croissante de l’école neuchâteloise. Ces dernières années, le canton ( Département de la formation, de la digitalisation et des sports, DFDS, et Service de l’enseignement obligatoire, SEEO ) s’est de plus en plus retrouvé dans une position de « pilotage à distance » de l’école neuchâteloise. De leur côté, les cercles scolaires ( communes et directions ) s’investissent « au plus près » dans la gestion opérationnelle de l’école, ceci avec une autonomie de plus en plus grande. Pour imager cette situation, il suffit de concevoir l’école comme un navire : les autorités cantonales occupent la passerelle de commande, et les comités scolaires et directions œuvrent dans la salle des machines. Entre les deux, la communication est donc primordiale, sous peine de rejouer le naufrage du Titanic.

De nombreux·ses collègues qui nous contactent n’ont pas suffisamment pris conscience de cette problématique. Il se trouve que nos réalités de travail locales sont de plus en plus diversifiées, et ceci même dans des dossiers prioritaires, comme l’évaluation des élèves ou l’école inclusive. Pour le SAEN, cela signifie qu’il faut toujours chercher à comprendre la situation locale avant de pouvoir donner une réponse aux questions reçues, et ceci avant d’en appeler éventuellement au DFDS, lequel nous répondra souvent : « Ceci est de la responsabilité des communes. »

Une meilleure centralisation et coordination de notre école neuchâteloise, si elle est souhaitée par beaucoup, y compris par nos autorités, est un problème politique.

Pour imager cette situation, il suffit de concevoir l’école comme un navire : les autorités cantonales occupent la passerelle de commande, et les comités scolaires et directions œuvrent dans la salle des machines. Entre les deux, la communication est donc primordiale, sous peine de rejouer le naufrage du Titanic.

Le Grand Conseil pourrait y apporter des modifications, mais cela prendrait beaucoup de temps. Le SAEN n’a pas les forces nécessaires pour mener à bien une telle démarche. Il devient donc de plus en plus fondamental de pouvoir disposer, dans chaque centre scolaire, et si possible dans chaque collège, de collègues motivé·es prêt·es à s’investir et à être les relais du SAEN dans leur réalité professionnelle quotidienne.

N’oublions pas qu’une bonne ambiance de travail est un facteur clé de réussite de notre profession. Face aux bouleversements qui touchent notre école, l’action solidaire et syndicale de chaque enseignant·e est plus que jamais indispensable. Nous devons (ré)apprendre à fonctionner en réseau, dans le but de faire circuler les informations, de nous encourager les un·es les autres, d’harmoniser si possible nos pratiques et de négocier avec nos directions lorsque des divergences apparaissent. L’école neuchâteloise, plus que jamais, a besoin que celles et ceux « qui font l’école », c’est à dire vous, chères et chers collègues, s’investissent pour le bien commun.

C’est un projet passionnant, une responsabilité pédagogique et un engagement citoyen. Le SAEN se tient à votre service pour vous soutenir chaque fois que c’est nécessaire. Soutenez vous aussi le SAEN. Aidez-nous à vous aider !

Votre comité cantonal accueille avec intérêt vos remarques et réactions à ce propos ! 

Pierre-Alain Porret, président du SAEN