Malgré un contexte bien différent des précédentes, la nouvelle année scolaire leur ressemblera pourtant comme une goutte d’eau. En fait, l’essentiel se passera en coulisses, dans des commissions, groupes de travail et – dans le champ politique – au Grand Conseil.

Les élections cantonales ont donc débouché sur un bouleversement assez conséquent. Au Grand Conseil, la gauche a perdu la majorité qu’elle détenait et c’est l’inverse qui s’est produit au Conseil d’Etat. La majorité de droite du Parlement risque de freiner un certain nombre d’initiatives et le Comité cantonal de notre syndicat sera sans doute appelé à renouveler l’invitation aux groupes parlementaires pour exprimer ses préoccupations et échanger nos points de vue.

Il est particulièrement important d’extraire l’école du champ strictement politique caractérisé par l’affrontement gauche/droite; les projets que nous soutenons et les revendications que nous formulons trouvent leur première légitimité dans l’intérêt des enfants qui nous sont confiés et de leurs familles.

A l’exécutif, on assiste à un événement quasi historique. Le Département de l’Instruction publique (ou de l’Education) n’a en effet été dirigé qu’une seule fois auparavant par un politicien de gauche; il s’agit de Camille Brandt, premier socialiste à entrer au Gouvernement (1941-1953). On peut notamment relever à son actif la mise sur pied d’une neuvième année de scolarité obligatoire, l’unification des programmes des écoles secondaires, la réforme de la formation des instituteurs et institutrices (attribuée au Gymnase cantonal) et l’encouragement à l’utilisation du cinéma à l’école. Il a aussi souhaité la mise sur pied d’une école enfantine et défendu le suffrage féminin largement avant l’heure.

A la tête du DEF (ex-DECS) depuis le 1er juin, Mme Monika Maire-Hefti a présidé, dix jours plus tard, une rencontre entre ses chefs de service et les syndicats d’enseignants. Dans un délai si bref, à l’exception du report d’une année de la réforme des filières, aucune décision nouvelle n’a évidemment été communiquée. Il s’est agi d’abord de faire connaissance et d’énumérer les attentes (remontant parfois à plusieurs législatures) des divers partenaires. La délégation du SAEN a apprécié l’ouverture d’esprit affichée par la cheffe de département. Celle-ci n’a cependant pas manqué de souligner que la fragile situation financière de l’Etat complique sérieusement les choses.

Le SAEN peut entendre cela, mais il attend de la cheffe qu’elle manifeste du respect pour la profession, celles et ceux qui l’incarnent, ainsi que de la conviction pour obtenir le soutien du monde politique. «L’optimisme est la foi qui mène à la réalisation. Rien ne peut se faire sans l’espoir et la confiance.» (Helen Keller)