Rencontre avec Pierre Graber, président du SAEN

Rencontre avec Pierre Graber, président du SAEN

 

Le 1er août 2013 marquera l’entrée en fonction de Pierre Graber à la tête du SAEN. Notre syndicat sera en de bonnes mains. Le dynamisme et la compétence dont il a fait preuve au poste d’administrateur du SAEN qu’il occupe actuellement constituent de solides garanties dans la conduite future du syndicat. Assumer la présidence du comité cantonal permettra en outre à Pierre Graber de continuer à faire bénéficier le SAEN et ses membres de son engagement, de sa force de travail et de son expérience.

L’enseignant

Quelles sont les raisons qui t’ont conduit à embrasser la profession enseignante?

Pierre Graber: L’élément déterminant et déclencheur renvoie au fait que je n’étais pas un très bon élève et, en fin de 5e, je n’ai pas été promu à l’école secondaire. J’ai alors intégré la classe de 6e de Pierre von Allmen, à Vauseyon, un quartier de Neuchâtel, en 1964-1965. Cette rencontre fut extraordinaire. Sans le dire, Pierre von Allmen pratiquait la pédagogie Freinet, avec beaucoup de dessin, de rédaction, et moins d’histoiregéo ou de maths. Il avait monté une équipe de foot, nous avions confectionné nos maillots. Il savait redonner le goût de l’école à tous les gamins qui n’étaient pas allés en secondaire. Sa pratique enthousiaste, libre et créative du métier d’enseignant ne l’empêchait cependant pas d’être exigeant. Un jour où j’avais manqué de concentration en orthographe, il m’a fait recopier onze fois une dictée dans laquelle j’avais commis onze fautes. L’orthographe n’a dès lors plus jamais été un problème pour moi. Mes bons résultats scolaires ne m’ont pas permis de rester plus d’une année dans la classe de Pierre von Allmen et j’ai raccroché en secondaire l’année suivante.

Pourquoi as-tu été rapidement attiré par l’enseignement au degré secondaire, dans les classes préprofessionnelles?

Au Gymnase (lycée), j’ai découvert et apprécié des disciplines comme la physique que l’on ne peut transmettre à de trop jeunes élèves. De plus, j’ai été longtemps scout et chef scout, responsable de groupes de pionniers, entre 14 et 17 ans. L’habitude des ados m’a poussé à vouloir travailler avec des enfants de cet âge. La classe préprof est un groupe où la solidarité entre élèves et avec l’enseignant est un élément déterminant. C’est dans un cadre où l’engagement et le partage des responsabilités sont des valeurs incontournables que j’ai très tôt ambitionné d’exercer le métier d’enseignant.

Quel regard portes-tu sur l’évolution de la section préprofessionnelle et de l’exercice de ton métier durant ces 15 dernières années?

Au début de ma carrière, une grande liberté était laissée à l’enseignant dans la conduite de sa classe. En préprof, l’objectif a toujours été le même: tracer la voie la plus directe vers un apprentissage. Il faut bien comprendre que pour ce type d’élèves, ce ne sont pas les recettes scolaires appliquées aux matus, par exemple, qui vont porter leurs fruits! Il faut savoir adapter les matières scolaires et les méthodes à des enfants souvent peu à leur aise à l’école. Ces dernières années, on a voulu faire de la section préprofessionnelle une catégorie scolaire comme les autres, notamment en termes d’horaire, de programmes ou de méthodes. La rigueur excessive découlant de cette évolution nuit au développement d’une autre culture scolaire propre à redonner du plaisir à venir à l’école; plaisir cependant nécessaire pour progresser dans les apprentissages scolaires!

Le syndicaliste

Qu’est-ce qui t’a poussé, au fil des années, à intensifier ton engagement syndical?

Ma carrière a démarré à Cescole à Colombier, forteresse syndicale, collège où oeuvraient le président SAE/SPN de l’époque, Gilbert Bouquet, et Jean-François Künzi, un de ses successeurs. Les collègues m’ont rapidement fait comprendre qu’il fallait que je me syndique. Quelques années plus tard, en lisant l’Educateur, j’ai répondu à l’appel de CPA (Coopération pédagogique Afrique) et j’ai passé trois étés au Zaïre entre 1980 et 1982. Plus tard encore, j’ai aussi participé à la vie syndicale de la section de Boudry dont j’ai fini par prendre la présidence. Les relations avec les collègues alémaniques, notamment par le biais de CPA, de même que les rencontres pédagogiques avec des collègues français et européens autour de la méthode Freinet, ont nourri un engagement pour l’école qui a d’abord pris la forme d’une forte implication dans le domaine de l’informatique scolaire avant de se traduire par mon entrée au comité cantonal du SAEN, puis en tant qu’administrateur et responsable informatique de son site et de sa communication interne devenue depuis presque exclusivement électronique

Opposant déterminé au projet de réforme du secondaire I de 2004, tu accueilles plus positivement la rénovation du cycle 3, version 2013: pour quelles raisons, qu’est-ce qui a changé?

Le projet actuel vise la suppression des filières et pas une filière en moins comme en 2004. La différence est fondamentale. Certains élèves de préprof pourront par exemple être ambitieux en maths malgré de grandes lacunes dans les langues. La rénovation du cycle 3 devra permettre à chaque enfant de mettre en valeur ses qualités.

Ton engagement au niveau cantonal a déjà fait de toi le représentant et le spécialiste du SAEN pour la caisse de pension et la caisse de remplacement. Tu as confectionné le site de l’Intersyndicale BEJUNE, après celui du SAEN, et tu suis très attentivement les dossiers interjurassiens. Comment envisages-tu ton intégration au sein du Comité du Syndicat des enseignants romands (CoSER), propice à renforcer chez toi une dimension intercantonale qui te tient déjà à coeur?

Les échanges entre les représentants des différents cantons, de même que les collaborations intercantonales, m’apparaissent importants depuis longtemps. Dans la même logique, j’espère oeuvrer à la poursuite du rapprochement entre le SER et la faîtière alémanique LCH.

Le SAEN

Quelles seront les priorités du SAEN pour les prochaines années?

C’est aux assemblées et au Comité cantonal de les définir; les priorités vont s’imposer d’elles-mêmes, au fil des évolutions et des péripéties de la politique scolaire de notre canton. Syndicalement parlant, la revalorisation salariale dans les deux premiers cycles et le statut des généralistes du cycle seront cependant, à n’en pas douter, des dossiers dans lesquels le syndicat s’impliquera avec force et détermination. Sur le plan pédagogique, la mise en place du cycle 3 sans filières réclamera une très grande attention pour que sa réussite ne se fasse sur le dos de personne; compte tenu de l’importance du chantier, nous aurons probablement recours à l’expertise de nos membres pour traiter certains sujets. Au cycle 1, les procédures d’évaluation sont actuellement à l’étude et le succès de la consultation effectuée récemment auprès de nos membres est encourageant.

Comment le syndicat doit-il évoluer pour accompagner au mieux ses membres concernés par la régionalisation de l’école obligatoire neuchâteloise?

La structure syndicale doit coller à l’organisation des cercles scolaires. Cela a déjà été éprouvé au cours de cette année. Les membres du comité cantonal sont appelés à intervenir au nom de leurs collègues concernés auprès des directeurs de centre. Le président du syndicat, le cas échéant, s’adresse quant à lui directement aux autorités politiques régionales.

Cheville ouvrière des lettres d’information électroniques du SAEN et de son nouveau système de cotisations, as-tu d’autres projets en tête pour moderniser et adapter notre syndicat à l’évolution des nouveaux modes de communication et d’action politique?

Les outils, nous les avons. Dès le début de mon mandat, la réflexion portera sur la manière d’en tirer un meilleur profit. La réalisation d’une petite animation vidéo conduira peut-être davantage de collègues à se connecter sur le site du SAEN en s’identifiant, avec à la clé un accès direct à des documents de référence précis et de première main. Mais il n’y aura pas de révolution par rapport à ce qui existe aujourd’hui. 

Les numéros complets de la revue, les dossiers pédagogiques et les articles qui les constituent peuvent être consultés par les abonné·es connecté·es.
Faute d’abonnement, il est possible de les obtenir au format PDF. [Numéro ou Dossier : 11 CHF; Article : 2 CHF.]
Si disponibles, des éditions imprimées des numéros de la revue peuvent être commandées à secretariat@revue-educateur.net.

SER

Secrétariat

Lundi, mardi, jeudi, de 08h00 à 16h30 et mercredi matin Av. de la Gare 40 / CP 416 1920 Martigny 1 Tél : 027 / 723 59 60

ser@le-ser.ch

CONTACTS

Bureau du Comité du SER

David Rey, président Tél : 079 / 371 69 74

d.rey@le-ser.ch

Olivier Solioz, vice-président

o.solioz@le-ser.ch

Pierre-Alain Porret, SG nommé

p-a.porret@le-ser.ch

Administration

Véronique Jacquier Darbellay

v.jacquier@le-ser.ch

Educateur

Secrétariat

Lundi, mardi, jeudi, de 08h00 à 16h30 et mercredi matin Av. de la Gare 40 / CP 416 1920 Martigny 1 Tél : 027 / 723 58 80

secretariat@revue-educateur.net

Rédactrice en chef

Nicole Rohrbach Tél : 078 / 742 26 34

redaction@revue-educateur.net

Prépresse et régie publicitaire

Sylvie Malogorski Défago Tél : 027 / 565 58 43

communication@revue-educateur.net