Dans une société où l’individualisme règne en maître absolu, les citoyens aussi directement concernés que les enseignants, les parents donc, ne sont pas vraiment enclins à se battre pour la qualité de l’école. Ils sont plus prompts (et j’en suis...) à se plaindre d’un devoir jugé trop lourd pour leur enfant qu’à s’engager sur la place publique au nom de l’éducation.

C’est donc en toute impunité que le Grand Conseil n’en finit pas de traduire, en décisions inconséquentes, son mépris pour l’école. Pourtant, à l’appel du SEJB en début d’année, ils ont réagi clairement, ces parents, ces futurs parents aussi sans doute, et même probablement ces employeurs potentiels.

4657 citoyens avaient en effet signé la pétition relative aux effectifs de classe, thème de la motion Gasser pourtant balayée début septembre par le Parlement.

4657 signataires qui ont exprimé leur conviction par un paraphe, 4657 signataires dont la volonté a été ignorée.

4657 signataires, malheureusement, qui ont sans doute déjà baissé les bras face au diktat de la droite parlementaire. Une défaite, certes, mais une expérience dont l’issue déplorable ne doit pas occulter la leçon stimulante: pour peu qu’on leur en donne la possibilité et qu’on les y incite, les parents sont prêts à agir.

Indubitablement, une des tâches primordiales du syndicat consiste donc à mobiliser non seulement la profession, mais aussi et même surtout la population. Avec elle, et avec elle seulement, une telle organisation peut espérer à terme renverser la vapeur.

Au SEJB donc, à ses dirigeants et à chacun de ses membres, de veiller inlassablement à ses relations publiques, à l’information de la population, aux appels réitérés, sans craindre de se répéter.