Le débranché, une modalité phare pour la science informatique au primaire

Manipuler des jetons pixels, déplacer un lutin sur un quadrillage, donner des instructions pour déplacer un cube, prévoir la trajectoire d’un robot Thymio ... et si toutes ces activités de classe sans écrans participaient à la construction des savoirs des élèves en informatique ? C’est le choix qui a été réalisé dans le pilotage de l’éducation numérique du canton de Vaud, une entrée sans ordinateur pour la plupart des propositions, avec des formats d’activités engageant la résolution de problèmes et la collaboration des élèves.

Le pilotage du projet EduNum auprès de 350 enseignant·es de 1-4P nous a montré que proposer ces différentes activités leur permet de couvrir les concepts de science informatique à travers le jeu, tout en choisissant les activités les plus alignées avec leurs préférences et leurs compétences.

Ainsi, grâce aux activités que l’on qualifie de « débranchées », qu’elles soient en lien avec la robotique ou non, tant les enseignant·es ayant déjà une certaine aisance vis-à-vis du numérique que celles·ceux n’en ayant pas ont pu s’impliquer dans l’enseignement de cette discipline.

En effet, notre suivi des formations démontre que les enseignant·es ont consacré en moyenne trois périodes par mois à la science informatique pour un total de 2’300 périodes lors de la première année, et 2875 lors de la deuxième année de leur formation, soit plus de 5’000 périodes sur deux ans.

Au total, 96 % de ce temps a été consacré à des activités débranchées ; parmi celles-ci, on observe un engouement croissant pour les activités liées à la robotique au fil des années, avec de plus en plus de temps consacré à celles-ci entre la 1-2P et la 3-4P.

Ceci n’est pas étonnant : les activités débranchées conçues pour être « clé en main », ludiques, collaboratives, et ne nécessitant aucun écran, sont perçues par les enseignant·es comme étant les plus alignées avec leurs pratiques existantes, et ce, même pour les activités qui utilisent les robots. Même deux ans après leur formation, ces enseignant·es continuent à privilégier les activités de science informatique débranchées, phénomène qui s’étend également à l’enseignement des usages et des médias, et en particulier:

• la Bluebot, une activité robotique enseignée par 56 % des enseignant·es ;

• le Jeu du robot, une activité sur tapis enseignée par 43 % des enseignant·es ;

• la machine à trier, une activité sur tapis enseignée par 40 % des enseignant·es.

Nous pouvons donc l’affirmer: le débranché, et même la robotique débranchée, sont des modalités phares pour enseigner la science informatique au primaire.

Si vous souhaitez en savoir plus, n’hésitez pas à nous contacter ou à consulter notre site web ! 

Laila El-Hamamsy, chercheuse au centre LEARN de l’EPFL, & Frédérique Chessel Lazzarotto, coordinatrice de projet et formatrice au centre LEARN de l’EPFL