> Pascale Toscani (dir). (2018). Dynamiser les pratiques éducatives avec les neurosciences. Préface de Gérard Restrepo. Chronique sociale.

Que penser de l’irruption des neurosciences dans les pratiques pédagogiques? Une avancée nécessaire, affirme la directrice du Groupe de recherche en neurosciences éducatives (GRENE), qui dirige cet ouvrage collectif. Elle assure qu’elles marqueront le passage de l’école du XXe siècle à celle du XXIe siècle. Et que si les neurosciences ne seront jamais une méthode pédagogique en soi, elles offrent de nouveaux points de vue qui doivent interroger nos savoirs d’enseignants. Ce livre montre comment des praticiens se mettent en recherche dans ce laboratoire pour faire classe en s’appuyant sur ces nouveaux éclairages de l’apprentissage. Plusieurs thématiques sont développées, comme le traitement neurologique de l’erreur, l’effet des écrans sur la motivation, l’inhibition des erreurs orthographiques. Et refondent l’éducation sur l’ordre de la connaissance, plutôt que sur celui des croyances et des illusions.

> Christophe André (2018). La vie intérieure. Coédition: L’Iconoclaste/France Culture.

La vie intérieure est pour l’auteur ce flot de pensées, de souvenirs, de projets, de ressentis émotionnels et corporels, qui se font et se défont en permanence au plus profond de nous. Le livre, issu d’une émission phare de France Culture, propose d’explorer ce royaume de l’intime à travers quarante leçons (chacune comprenant la citation d’un auteur, d'un philosophe ou d'un poète, un texte court définissant le thème et des exercices sur CD, avec la voix de Christophe André). Les thèmes proposés pour accéder à notre intime sont de trois sortes: des ressentis (ex. la déception, la honte, la nostalgie), des expériences existentielles (comme le succès, l’échec, la maladie), des voies d’accès (ex. l’écriture, la marche, la méditation). La vie intérieure, qui peut n’être qu’un lointain murmure, devient en l’écoutant source d’enseignements extraordinaires pour mieux se connaître, se comprendre et conduire son existence.

> Isabelle Collet. (2017). Comprendre l’éducation au prisme du genre. Théories, questionnements, débats. Université de Genève, Carnets des sciences de l’éducation.

Dans une actualité saturée par des débats médiatiques sur le sexe du cerveau et… les prétendues natures des hommes ou des femmes, voilà une réédition, revue et augmentée, d’un ouvrage qui tombe bien! Ce Carnet (petit format présentant l’essentiel d’un sujet) fait le point sur les savoirs constitués autour de la question du genre et des rapports sociaux de sexe. Il nous fait prendre distance par rapport aux débats d’opinions, en définissant des notions et des concepts de base, indispensables pour éduquer. La construction sociale du sexe et les rapports de pouvoir qu’elle induit s’invitent en classe, à l’insu de l’institution et de ses acteurs et actrices. Le but de ce Carnet est de dévoiler cette intrusion pour «dé-genrer» l’éducation. L’auteure travaille dans le Groupe relations interculturelles et formation des enseignants – Genre et éducation, et conduit des recherches sur la mixité à l’école.

> Navamani Geymeier et Alessandro Longo (2017). La motivation du crapaud. Éd. Les auteurs. (navamanilisa.geymeier@vd.educanet2.ch).

Première surprise: impossible de lire le titre et les noms des auteurs écrits en noir sur une couverture noire! On ouvre alors l’objet et découvre une écriture scripte en majuscules, des dessins, des gags de potaches. Quels sont les auteurs de cette douce folie? Deux enseignants, se retrouvant sur les bancs d’école par nécessité à l’IFFP (Institut fédéral des hautes études en formation professionnelle). Le duo s’en donne à coeur joie en nous présentant «les idées pédagogiques» nées de leur formation. On s’imagine sans peine les parties de rigolades qu’ils ont dû faire en approchant la motivation par l’impact de la première rencontre, de l’accueil, des règles, du vousoiement, de l’adaptation constante de tout enseignement, des lieux de cours, des outils pédagogiques, de la fin d’un cours, de la durée dans le métier. Ces pages témoignent de l’appropriation de savoirs transmis par un formateur capable d’apprécier humour et dérision chez ses étudiants.