Quand l’administratif empêche l’activité pédagogique!

Quand l’administratif empêche l’activité pédagogique!

Depuis la rentrée scolaire, de nombreux collègues téléphonent au secrétariat pour expliquer à quel point l’administratif leur pourrit l’existence. Notre code de déontologie précise: «Pour agir en professionnel de l’éducation et assumer sereinement les multiples missions de la profession, l’enseignant est capable d’interroger les directives ou des pratiques estimées abusives et d’agir selon sa conscience.» Jusqu’où aller dans la résistance et l’interrogation critique des directives?

Les maîtres spécialistes (MS) qui s’occupent des fours à céramique ne savent plus où donner de la tête. Les directives changent constamment; certains MS comptabilisent tout ou partie du temps qu’ils consacrent aux cuissons en heures spécifiques, mais pas tous. Le système pour faire valoir les factures est modifié chaque année ou presque: difficile de se souvenir par exemple à quels moments elles doivent être envoyées pour payement. La solution? Supprimer les activités créatrices en terre cuite? Surtout pas, répondent les MS, parce que ces activités sont indispensables à l’atteinte des objectifs et riches d’apprentissage. Et donc, malgré les obstacles administratifs, grâce à la conscience professionnelle des MS, les enfants mettent encore les mains dans la terre. Ce cas n’est qu’un exemple parmi d’autres: exigence d’un directeur de remplir un tableau d’organisation pour mettre sur pied une fête, demande de remplir des fiches d’absences pour les séances hors temps d’enseignement, signalement des absences par courriel, SMS et formulaire ad hoc (les trois sont exigés!), etc. Autant de situations où les contraintes administratives ressemblent à du contrôle abusif, réduisant les professionnels de l’enseignement à des élèves à surveiller étroitement. Il est tout même piquant de constater que ces démarches qui devraient faciliter la vie dans l’établissement viennent précisément empêcher des activités pédagogiques ou conviviales de se dérouler, parce que les enseignants sont découragés à l’avance par la montagne de paperasse. D’ailleurs, à cause de cela, certains renoncent à des activités profitables aux élèves. Cela atteint un seuil de gravité extrême, lorsque cet administratif gangrène le cœur du métier et que des démarches essentielles sont vécues comme purement administratives par les enseignants. Ainsi en est-il du projet d’établissement.

La SPG a toujours défendu le travail en équipe et la définition d’actions collectives au sein de l’établissement dans un projet d’établissement. Sa rédaction devrait viser à doter l’équipe enseignante d’un outil d’action collective au service des apprentissages des élèves et de leur développement global. Malheureusement, trop d’échos nous reviennent de collègues qui ne croient plus dans le projet et le vivent comme un «machin administratif » pour épater la galerie et écrit plus ou moins par le directeur! Dommage. On passe complètement à côté du but, qui est de se mobiliser à plusieurs pour faire marcher l’intelligence collective au service des élèves et de la lutte contre l’échec scolaire. L’exercice de la profession est pris dans un carcan administratif qui réduit les marges de manœuvre des enseignants, les rendant plus exécutants, moins professionnels, moins efficaces. De nombreuses pratiques intéressantes au sein de l’établissement sont rejetées par les collègues parce qu’elles sont gérées uniquement comme des contraintes institutionnelles et administratives. La SPG a mené deux sondages à propos de la surcharge administrative, auprès des enseignants de l’Office médico-pédagogique et de l’enseignement ordinaire. Un des constats communs que l’on peut en retirer est que les tâches en elles-mêmes ne sont pas forcément lourdes, mais qu’elles le deviennent selon la manière dont elles sont conduites. La solution? Résister aux tâches absurdes, faire des contre-propositions en équipe pour que l’organisation dans les établissements soit au service des enseignants, de leurs actions dans les classes pour améliorer les prestations auprès des élèves. C’est reprendre le pouvoir en équipe, si l’autorité n’est pas décidée à laisser la bride sur le cou du groupe pour une action collective réfléchie.

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