L’ancrage local est capital

Grâce au soutien financier et logistique apporté par l’Union australienne de l’éducation ( AEU ), le Centre panafricain des enseignant·es ( CPAE ) a pu relancer un programme très porteur, permettant aux syndicats nationaux de publier des livres de contes avec un fort ancrage local. Ces ouvrages, qui contiennent des histoires adaptées non seulement aux âges des élèves, mais également à leur culture, remplacent très avantageusement des manuels scolaires parfois encore centrés sur la France ou l’Europe.

Écrits par des enseignant·es, les contes ainsi imprimés multiplient les valeurs éducatives et sociales. Dépeignant un cadre de vie très proche des enfants et adolescent·es concerné·es, ils leur redonnent le gout de la lecture, contrairement aux manuels chargés d’un lourd bagage d’obligation. Présentant des situations et des évènements connus des élèves et de leur communauté, enrichies par leurs coutumes, les histoires éditées transmettent aux écolièr·es des valeurs locales importantes, à la fois rassurantes et structurantes ; en ce sens, les ouvrages prennent le relai des grands-parents, dont l’action éducative a été sérieusement délaissée avec l’arrivée des nouvelles technologies.

De surcroit, les enseignant·es savent pertinemment que l’apprentissage est nettement plus fluide et enthousiaste lorsque le contexte culturel est familier.

La collaboration entre l’AEU et le CPAE, reconduite l’année dernière, a de beaux jours devant elle. L’acteur australien de cette coopération souligne qu’elle lui apporte également beaucoup, en termes d’échanges professionnels. La solidarité ainsi exprimée permet d’apprendre les un·es des autres et notamment d’enrichir les bonnes pratiques de l’AEU, lorsqu’elle travaille avec les Premières Nations et les élèves issu·es de la migration.