S’il est un sujet qui alimente de nombreuses conversations, particulièrement en cette période de l’année scolaire, c’est celui des relations entre l’école et la famille. Les rencontres avec les parents et, de manière plus générale, les contacts avec ces derniers représentent un aspect non négligeable, et parfois stressant, de la vie professionnelle d’un enseignant.

Le temps de l’assentiment aveugle aux décisions du «régent» est bel et bien révolu. Aujourd’hui, certains parents n’hésitent plus à contester ouvertement et vivement les sanctions et les évaluations ou à contacter immédiatement le directeur ou l’inspecteur afin d’exposer leur version de la situation, sans en parler au préalable avec l’enseignant concerné. Les médias se délectent à évoquer des cas extrêmes et les relatent avec force détails. L’Hebdo du 12 septembre 2013 titrait: «Parents, le pire cauchemar des profs» et analysait, dans un dossier de huit pages, les causes du phénomène, tout en donnant la parole à des professionnels venant de milieux différents. Toutefois, il ne s’agit ni d’être nostalgique ni de refaire le débat sur les parents trop absents ou trop présents…

A une époque qui exige des enseignants d’expliciter leurs démarches, de justifier leurs choix et d’argumenter leurs prises de position, il me semble que les professeurs doivent privilégier les contacts directs avec les parents d’élèves, leur rappeler l’importance de tels contacts et intensifier la communication et la collaboration avec leurs collègues. Quand les informations importantes sont transmises, que les évaluations sont validées par plusieurs personnes, que les décisions prises par les uns ne sont pas remises en cause par les autres, l’école apparaît comme unie, efficace et cohérente et, par conséquent, plus solide. Cette coopération au sein d’un établissement scolaire ne peut exister que dans un climat de confiance et de respect, non seulement entre collègues mais aussi entre enseignants et directeurs. Et, lorsque le dialogue avec les parents s’avère extrêmement difficile ou est rompu, l’enseignant a besoin, à ce moment-là plus qu’à nul autre, d’une hiérarchie qui lui prête une oreille attentive, le soutient et lui prodigue, si nécessaire, quelques conseils.

En rédigeant ces lignes, j’ai une petite pensée pour nos jeunes collègues qui envisagent, non sans une certaine appréhension, leurs premières rencontres avec des parents d’élèves. Qu’ils se rassurent et ne redoutent pas ces réunions. Les situations extrêmes relatées dans les médias restent marginales; dans la plupart des cas, les relations entre l’école et la famille sont sereines et respectueuses.