Attentif, studieux, précieux, synonyme de calme. Ou lourd, si lourd qu’il en devient assommant. Précieux, recherché, demandé, imposé. Indice d’ennui, de rêvasserie. Erigé en loi, signe de conflit, de désintérêt...

Le silence – et ses multiples facettes – est au centre de notre dossier du mois. Quelle place a-t-il en classe? Est-il indispensable? Tout le temps? Comment le gérer, l’interpréter pour s’en faire un allié? «Voilà bien une expression communément attachée à l’univers de l’école: les élèves doivent observer le silence. Je propose ici de retourner cette expression vers l’enseignant pour la proposer comme une des composantes de son activité: il lui faut observer le silence pour pouvoir agir.» (p. 3). Un-e enseignant-e qui sait la boucler pour mieux communiquer? La posture est subtile: «C’est là l’un des paradoxes essentiels du maître: se taire, se rendre «inutile» pour ne pas interférer ni court-circuiter le travail intellectuel des élèves.»

Mais lorsque le groupe s’enferme dans le silence ou, au contraire, chahute hors-limites? «Au début était l’enfant sage et muet (…) Puis vint l’enfant questionné (…) Et enfin l’enfant questionneur (…)» (p. 5). C’est une bonne part de l’art du pédagogue: savoir répondre, rebondir pour «créer les conditions d’une vertu paradoxale chez tout Sujet en formation: celle d’entrer de son plein gré en relation avec les personnes et les situations pouvant le guider vers un surcroît de liberté» (p. 8). Et pour faire cesser le bruit qui entrave les apprentissages, les combines s’inventent, s’échangent (p. 9).

Notre dossier se clôt avec une présentation du Mutisme Sélectif (p. 11), quand l’enfant réserve sa parole à ses intimes. Un trouble à détecter absolument, parce qu’il se soigne. Là aussi, encore, les enseignant-e-s sont en première ligne.

Bonne lecture.