Samedi 23 octobre, de son congrès de Liestal, l’UDC lance son anathème sur l’école, en guise de programme électoral. Pas de coordination, pas de temps partiel pour les enseignantes et les enseignants, pas de plan d’études harmonisé, pas d’intégration, les élèves en difficulté et les handicapés doivent être tenus à l’écart. Le tout avec un petit refrain nostalgique et une peinture calamiteuse de la situation actuelle. Rien de constructif, mais ce n’est pas grave, ça rapporte des voix. 

Le programme du parti 2011-2015, duquel sont extraits les objectifs qui concernent l’école, mérite le détour (www.udc.ch/ display.cfm/id/101338). Il fourmille d’idées généreuses et de solutions les contredisant, mais il est surtout truffé d’affirmations sans nuance sur la prétendue réalité de la vie en Suisse (encarts roses) avec des «témoignages » cousus d’un fil blanc qui a plutôt l’épaisseur d’un câble de téléphérique (l’histoire de Fritz Schoch, p. 54, est un modèle du genre). 

Mais ce sont pour nous évidemment les constats faits dans les pages 48 et suivantes qui nous rassureront sur le soutien que l’UDC va nous apporter. Les «pédagogues laxistes et complaisants, qui n’imposent aucune limite aux enfants» ou qui «abusent des structures et de leur propre pouvoir pour enfoncer dans le crâne d’enfants sans défense des idéologies qui n’ont aucun rapport avec la réalité», c’est nous! 

En dénigrant ainsi tout ce qui peut exister, et en titrant dans le même programme «l’être humain au centre, ensemble plutôt que les uns contre les autres», l’UDC fait très peu de cas du mental de ses électrices et de ses électeurs. 

Les enseignantes et les enseignants travaillent à former des individus intelligents, équilibrés, capables de discernement. L’UDC vise exactement le profil contraire… on n’est pas faits pour s’entendre!