Mesure 103 d’OPTI-MA: déceptions

Mesure 103 d’OPTI-MA: déceptions

 

Les réactions de membres du SEJ ont été nombreuses dès le 9 juillet, date de l’annonce de la forte réduction du droit à l’allègement pour raison d’âge des enseignant-e-s jurassien-ne-s. La méthode choisie par le Département (DFCS) et le Gouvernement entrera en vigueur en août 2016. 

Cette date est la seule demande du syndicat ayant été entendue. Plus par la force des choses, en lien avec l’organisation scolaire et les délais à respecter, que par une envie d’entendre les partenaires sociaux, d’ailleurs. Après l’ouverture faite par le SEJ lors de son Congrès en novembre 2014, cette absence d’échanges constitue la première déception dans ce dossier. Le second grand sujet de déception, de colère même, chez les membres ayant réagi, est de constater que les efforts des enseignant-e-s, négociés en 2008 pour maintenir un allègement tenant compte de la pénibilité de la profession, introduits avec l’aval du Parlement en 2009, sont purement et simplement ignorés, méprisés même. Les prétextes, notamment d’égalité ou de comparaison, pour gommer finalement cet acquis obtenu par d’autres sacrifices, non pour les beaux yeux des enseignant-e-s, sont même gênants. La pénibilité de la profession est niée. Et elle ne sera pas reconnue, on le sait, à travers l’évaluation des fonctions. Neuchâtel est cité souvent en comparaison. Voici un canton qui ne cesse de s’inquiéter de l’augmentation des frais de remplacements, selon une enquête rendue publique en octobre dernier, liée aux absences de plus en plus nombreuses dans le corps enseignant, plus particulièrement chez les femmes de plus de 50 ans à temps partiel. On n’en tient aucun compte dans la mesure proposée dans le Jura en prévoyant même des dispositions contraires à la logique. On ne pousse pas non plus la comparaison jusqu’au bout avec Neuchâtel, en termes de salaires notamment. Un enseignant fraîchement nommé dans les Franches-Montagnes, lieu qu’il a choisi, avec raisons, pour son cadre, quitte à y perdre un temps financièrement, après 13 ans passés à Neuchâtel, percevra un salaire mensuel d’environ 800 francs inférieurs dans le Jura. On ne compare que ce qui arrange. Le meilleur moyen de régresser dans bien des domaines, les femmes étant souvent les premières victimes de ces comparaisons négatives. Nous ne revenons pas sur le système d’allègement en vigueur qui prévoyait, dès 25% de taux d’activité, un allègement réel du temps de travail proportionnel à ce taux d’engagement. La nouvelle formule n’accordera plus d’allègement réel pour les enseignant-e-s engagé-e-s à moins de 90%. Leur salaire sera calculé sur une autre base et sera augmenté à 50 ans, puis à 60 ans. En matière d’égalité de traitement, bien des questions se posent: – L’égalité est-elle assurée avec l’administration où, quel que soit le taux d’activité, une semaine de vacances supplémentaire est accordée dès 50 ans, une deuxième semaine dès 60 ans? Clairement non. – L’égalité est-elle assurée entre enseignant-e-s, sachant que dès 60 ans une leçon dispensée sera moins rémunérée à temps partiel qu’à temps complet? Evidemment non. Ces questions, et d’autres, devront être étudiées, y compris sous l’angle juridique. Nous conclurons que dans le Jura, les enseignant-e-s, à plein temps seulement, devront travailler dix ans de plus pour retrouver leurs droits actuels. Les autres peuvent les oublier. Une farce qui au passage, et on oublie de le rappeler devant la presse, supprimera environ 8,5 postes. Ajoutez encore à tout cela que la pyramide des âges des enseignant-e-s jurassien-ne-s n’assurera pas à terme l’économie visée, et que le risque de la recherche d’une compensation existe à moyen terme au moins, et vous comprendrez que les responsables du SEJ mènent depuis mi-juillet déjà une analyse approfondie de ce dossier avec une réflexion particulière quant à des actions à mener dans l’année qui vient.

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