La capacité de s’exprimer oralement, celle de comprendre la parole font partie des visées prioritaires du Plan d’études romand, à présent établi dans toutes les classes romandes. L’oral est donc désormais officiellement enseigné. Vraiment?

Notre dossier le rappelle en introduction: «Si on renforce l’importance de l’oral à l’école, il faudra aussi penser aux élèves qui ne disposent pas, au départ, des mêmes savoirs ou capacités que d’autres (...) Il est important de créer des situations scolaires dans lesquelles ces compétences ne sont pas une condition préalable, mais un but» (p. 4). D’accord, mais… l’enseignement de l’oral pour l’oral reste compliqué, constate la recherche (p. 5). Comment intervenir sur la parole parfois fragile des élèves? Comment l’encourager, l’évaluer, mesurer son apprentissage (p. 11), comment juger de sa compréhension? (p. 14) Parmi les pistes évoquées, l’atelier formatif, avec ses étapes structurées (p. 9), se pose comme modèle pour isoler un objet d’enseignement, ici la reformulation. Les jeux dramatiques se montrent tout aussi profitables, et dès le premier cycle (p. 17) où «le rôle de l’imitation est très important dans l’apprentissage de l’expression orale». Les TICE, grâce notamment aux enregistrements audio et vidéo, fournissent également une aide précieuse, tant pour l’apprentissage des élèves que pour la formation des enseignants. Des dispositifs d’enseignement sont en cours d’élaboration et d’expérimentation, comme le développement depuis la HEP Vaud d’une nouvelle plateforme internet dédiée à l’oral, qui propose des ressources pour les enseignants du 3e cycle (p. 13), ou les séquences préparées par l’Animation de français canton du Valais pour comprendre et produire de l’oral aux cycles 1 et 2. (p. 16) En didactique de l’oral, beaucoup reste à créer! 

Bonne lecture.