«Que lisent les jeunes? Question réjouissante qui suppose que les jeunes lisent, la plupart du moins, et des livres, aime-t-on croire ici.» Ainsi répond Philippe Hertig, président de l’Association Globlivres, à la question que pose le dossier du présent numéro.

Oui, le jeune lit. Il lit «des romans et des bandes dessinées pour les deux tiers des prêts (…), des documentaires pour le dernier tiers», indique-t-on dans une bibliothèque genevoise (p. 2). Et il lit même beaucoup: «En 2012, environ 5000 lecteurs de 0 à 14 ans ont emprunté 120 000 livres. Cela fait 24 livres par enfant!» se félicite-t-on dans une bibliothèque de La Chaux-de-Fonds (p. 10).

Les libraires rencontrées (pp. 3-4) confirment: les ventes d’ouvrages pour enfants sont en hausse. Beaucoup est fait pour entretenir la flamme – éditions spécialisées, comme l’OEuvre suisse des lectures pour la jeunesse (p. 6), services de prêts aux écoles comme Bibliomedia (p. 11) ou l’interculturel Globlivres (p. 9), création de prix littéraires attribués par des adolescents (p. 8)…

Partout l’enjeu est la promotion du «plaisir de lire». Car si «les enfants jusqu’à 12 ans développent majoritairement un rapport très positif à la lecture», cela se gâte pour les adolescents: «Ils lisent mais ils ne le savent pas tant on leur a dit et redit que l’acte de lire se conjugue essentiellement avec les grandes références scolaires», souligne Max Butlen, expert de la littérature jeunesse (p. 13). Son conseil pour contrer cette désaffection: «Enseigner résolument la compréhension, voilà un défi pour tous les enseignants de tous niveaux et de toutes les disciplines». Une démarche allant dans ce sens est proposée pour clore ce dossier, où l’on souligne que «c’est bien l’expertise professionnelle pour construire et négocier les apprentissages qui joue un rôle clé»… (p. 15).

Parce que pour la faire naître, cette flamme, pour la faire grandir, les enseignant-e-s sont évidemment en première ligne…

Bonne lecture