Parce qu’on apprend mal le ventre vide, l’Ecole a souvent donné à manger à ses élèves. Aujourd’hui, elle oeuvre beaucoup, aussi, pour leur apprendre le bien-manger, alors que de plus en plus d’enfants sont en surpoids sous nos cieux privilégiés.

En Suisse, rapporte notre dossier (p. 4), cela fait longtemps que la société a confié à l’Ecole le soin tout d’abord de nourrir ses élèves – au début du XXe siècle, beaucoup d’enfants sont en effet pauvres, sous-alimentés, souvent malades –, puis de leur apprendre à bien se nourrir. Les cuisines scolaires sont devenues cantines, l’école ménagère s’est étendue en économie familiale, il s’agit aujourd’hui à la fois de lutter contre la malbouffe et d’apprendre plus généralement à préserver sa santé. Inscrite dans le domaine Corps et mouvement du Plan d’études romand, l’éducation nutritionnelle touche ainsi un vaste champ de savoirs, de la découverte des saveurs, des besoins de son corps, à l’exercice des «savoir-faire culinaires»; elle veut doter l’élève «d’outils simples et concrets lui permettant d’agir pour son bien-être et faire des choix responsables» (p. 8). Les écoles sont de fait emmenées dans les programmes cantonaux de promotion de l’alimentation équilibrée et des activités physiques (p. 11) et invitées à participer à des événements comme la Semaine du Goût (p. 9). De leur côté, les cantines sont appelées à suivre davantage de normes diététiques. Si dans nos contrées, on y débat de régimes et d’interdits alimentaires, un récent rapport de l’UNICEF met en avant une donnée qui fait frissonner: en Europe, pour cause de crise économique, de plus en plus d’enfants ne reçoivent un repas équilibré qu’à la cantine (p. 16). 

Bonne lecture.