L’école, enjeu politique et scientifique

L’école, enjeu politique et scientifique

La très réussie 1re Journée suisse de l’éducation a notamment été l’occasion d’entendre le sociologue et compagnon de route du SER Walo Hutmacher rappeler que la profession enseignante et les autorités scolaires ne tenaient souvent pas assez compte des résultats des recherches scientifiques en matière d’éducation et d’organisation scolaire. Un volet politique et un volet professionnel

Assurer les meilleures conditions d’encadrement de nos enfants et leur sélection constituent les priorités du volet politique de l’école sur lesquelles les enseignants ont prise en tant que citoyens responsables, éclairés et engagés, c’est-à-dire à travers leurs organisations professionnelles et syndicales et les partis politiques dans lesquels ils militent. Le volet professionnel concerne le corps enseignant. Ce dernier fait progresser les élèves sur les chemins de la connaissance et de la curiosité intellectuelle, évalue leurs acquis et développe chez eux diverses compétences sociales. Le métier d’enseignant doit être nourri par la recherche en éducation. Le lien entre volet politique et volet professionnel est traditionnellement assuré par les sociétés pédagogiques et les syndicats d’enseignants. Idéalement, ce rôle de passeur entre politique éducative et recherche devrait être systématiquement au coeur de nos relations de type syndical avec nos autorités cantonales et avec nos collègues en salle des maîtres!

La question des notes à l’école: un éclairage scientifique

Le journal Le Temps a eu l’excellente idée de publier plusieurs articles de fond de haute volée pendant la campagne de votation vaudoise sur l’école obligatoire, dont un est consacré aux notes: «Les notes à l’école sont un facteur de démotivation*». Les conclusions de l’étude à laquelle le professeur Fabrizio Butera a participé sont sans appel et font écho à des réalités que les enseignants connaissent depuis longtemps: travailler pour la note, pour une majorité des enfants qui ne sont ni brillants ni battants, tend à faire diminuer leur motivation et le niveau de leurs performances.» La réintroduction de notes à la fin de l’école primaire est un enjeu politique, également dans le canton de Neuchâtel. Si, pour les deux dernières de l’école primaire ( 5e et 6e, 7e et 8e HarmoS), ces notes ne visaient qu’à remplacer les codes existants (par exemple, 6 = l’élève a largement dépassé les objectifs fixés dans telle branche, 5 = il les a atteints aisément, 4 = il a atteint les objectifs, 3 = il n’a pas atteint les objectifs) et à préparer les élèves à l’évaluation chiffrée qu’ils connaîtront au cycle 3 HarmoS (école secondaire), il n’y aurait rien à redire. Par contre, une réintroduction de moyennes chiffrées à l’école primaire entrerait en totale contradiction avec la farouche volonté du chef du département, Philippe Gnaegi, de lutter efficacement contre l’échec scolaire et les redoublements.

Laissons le mot à Fabrizio Butera qui conclut ainsi son article: «En somme, l’introduction des notes en première ou en cinquième années est une importante question politique. Toutefois, la recherche sur l’effet des notes pose inévitablement la question de leur utilité. Alors, sont-elles utiles, ces notes? Nous montrons ici que si on ne veut pas inciter les élèves à éviter les défis, à avoir peu de plaisir et d’intérêt pour les tâches scolaires, à remettre autant que possible le travail à plus tard, à voir les épreuves comme une menace, à avoir un niveau d’ambition faible, à ne pas se sentir capables, et à avoir de mauvais résultats… la réponse est non.» 

 

*Fabrizio Butera, professeur de psychologie sociale à l’Université de Lausanne, Le Temps du 1er septembre 2011, p.12. Pour lire l’article original: http: //my.unil.ch/serval/document/BIB_F48003927A2A. pdf

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