Le temps de la réflexion

Le temps de la réflexion

Le Comité central du SEJ rencontre deux à trois fois par année le Département de la formation, de la culture et des sports (DFCS) pour évoquer divers sujets touchant l’enseignement et la formation. Des séances avec les différents services du DFCS sont plus fréquentes. Mais, dans un cas comme dans l’autre, ces rencontres sont surtout destinées à échanger sur des dossiers qui ont un caractère urgent. La vision globale de la mission de l’école, par la force des choses, est laissée quelque peu de côté.

Lors de la dernière rencontre avec le DFCS, dont vous trouverez des échos à la page suivante, il a été admis de part et d’autre que des séances de réflexion devaient être organisées. Des séances où les dossiers brûlants ne seront pas abordés. D’autres espaces sont prévus pour ça. Ainsi, début décembre, la première rencontre de ce type aura lieu. Il y sera question de la mission de l’école en tant qu’institution et de la politique d’intégration scolaire. C’est une consultation concernant ce dernier point, ne touchant qu’un seul aspect de la globalité de la problématique, qui a imposé la nécessité de prendre un peu de hauteur. La consultation concernait «les mesures scolaires pour les élèves souffrant de troubles et handicaps divers». Dans sa réponse, le SEJ a surtout voulu défendre des principes.

D’abord, en matière d’intégration, on ne doit pas se limiter à une approche «charitable» à l’égard des élèves particuliers. Comme l’a très bien dit, le 2 septembre, lors de la Journée nationale de l’éducation, «un fonctionnaire syndical» vaudois (appellation utilisée par les initiateurs d’Ecole 2010, se voulant méprisante, mais prouvant qu’ils n’avaient plus d’arguments à lui opposer), l’intégration signifie aussi et d’abord la correction des inégalités des chances pour tous les élèves, quelles que soient leurs origines sociales.

Cette intégration fondamentale est aujourd’hui appliquée. Il faut donc éviter qu’un accent mis sur l’intégration des élèves à besoins particuliers prétérite l’intégration de tous. Second principe défendu, en lien avec le premier, les mesures de prise en charge des élèves particuliers doivent surtout apporter les outils nécessaires aux enseignant-e-s «ordinaires», notamment par un soutien régulier d’un-e enseignant-e spécialisé-e durant les leçons en classe «ordinaire », là où précisément se joue la réussite de l’intégration. L’intégration ne se décrète pas, elle se prépare et s’organise avec les moyens nécessaires à son bon fonctionnement. Troisième principe défendu, les compétences décisionnelles et le suivi des mesures doivent être attribués au conseil pédagogique de l’enseignement spécialisé afin d’assurer une harmonisation des pratiques dans tous les cercles scolaires et tout au long de la scolarité obligatoire. Cette notion de «conseil» pédagogique de l’enseignement spécialisé implique clairement que l’on ne peut se limiter à la dotation en personnel actuelle, à savoir une conseillère pédagogique. Nous passons sur les détails de la réponse du SEJ. A l’exception d’un, qui pose des questions fondamentales. Le projet prévoyait que les mesures soient prises à la demande des parents.

Or, l’école n’est pas un supermarché de prestations offertes à qui les demande. Nous sommes au niveau du service public. Les prestations sont définies puis proposées à tous. Il n’y a pas que ceux qui connaissent leur existence qui doivent en profiter. Cette question de prestations scolaires pour tous est primordiale si l’on veut développer une école de la réussite et non de la performance. Une école qui corrige les inégalités des chances. Nous devons veiller à éviter de mettre en place des structures, intéressantes et séduisantes à première vue, mais qui en finalité ne s’adressent qu’à un petit nombre. Il en existe dans le Jura qui sont à la frontière des deux visions. Nous savons que cela ne relève pas d’une volonté. Mais si nous n’y prenons garde, les dégâts collatéraux pourraient être graves et dangereux pour l’institution scolaire.

Pour se préparer à cet échange avec le DFCS, le Comité central a bloqué le samedi 5 novembre. Toutes les contributions des membres (interrogations, témoignages, expériences, etc.) seront autant d’aides précieuses lors de cette préparation. N’hésitez pas à vous manifester!

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