Le Parlement s’attaque à l’os!

Le Parlement s’attaque à l’os!

Période de budget oblige, les députés du Parlement se déchirent pour des histoires de gros sous. La chanson de ces débats est rabâchée tous les automnes: il faut faire des économies, parce qu’on ne pourra pas supporter la dette qui s’accroît chaque année un peu plus. Les solutions varient, mais le but est le même: réduire la dette, sans augmenter les impôts, sans toucher aux privilèges des plus nantis de notre société, en prenant dans la poche des plus démunis et des fonctionnaires.

Pourquoi en parler alors? Ne devrait-on pas se contenter de l’adage «grève en novembre, Noël en décembre»? Simplement parce que certains partis semblent trouver un consensus pour flinguer le primaire! Les attaques se multiplient: sur la formation initiale, qui devrait être réduite à trois ans, sur les directeurs, qui coûtent cher à ne rien faire, sur les maîtres adjoints qui font doublon avec les directeurs (à savoir rien, puisque déjà les directeurs ne font rien?), sur le nombre d’heures d’enseignement pour nous faire travailler plus... et ce n’est peut-être pas fini; d’aucuns parlent d’organiser la formation continue en dehors des heures d’enseignement. Tout cela en plus de ce qui est déjà promis comme coupes pour tous les fonctionnaires!

Perte de l’annuité, augmentation des heures de travail, augmentation de la cotisation pour la caisse de retraite, coupes linéaires de 2% dans tous les départements, surtout au DIP, qui n’aurait pas fait assez d’efforts ces dernières années pour contribuer à réduire la dette. C’est donc à l’os que les députés s’attaquent, parce que le gras, il n’y en a plus! Inutile de préciser qu’au bout du compte, ce sont les élèves les plus précarisés qui vont payer la casse, parce que nous n’aurons plus les moyens de les accompagner dans leurs apprentissages. La conséquence, c’est la multiplication des échecs scolaires. Cela mettra à mal tout le système scolaire genevois, parce que les collègues du cycle et du post-obligatoire auront toutes les peines du monde à rattraper ce que nous n’aurons pas réussi à construire au primaire faute de moyens; ce d’autant plus que les autres degrés d’enseignement ont subi et subissent aussi des coupes!

A l’analyse de ces empoignades politiques, on se demande bien qui a un projet de société dans ce parlement; et, a fortiori, un projet pour l’école à Genève. Charles Beer a détricoté ce que Martine Brunschwig Graf avait laissé se développer durant quelques années. Il a mis en place un nouveau fonctionnement, mis en difficulté par Mme Emery-Torracinta.

Va-t-on devoir envisager de repartir dans une ixième réforme du fonctionnement du primaire dont on ne sait pas aujourd’hui quelle serait sa durée de vie? Va-t-on subir le syndrome français de l’Education nationale qui voit chaque ministre créer sa révolution pour laisser son nom dans l’histoire sans aucune vision à long terme de ce qui peut être bien pour les élèves? Et donc, sans projet réel, les politiques s’en donnent à cœur joie et proposent de couper!

Tout le monde s’accorde à dire qu’en théorie, il vaudrait mieux renforcer l’encadrement dans les premières années de scolarité pour bien lancer les élèves dans leur cursus scolaire. Mais apparemment, cela reste un simple principe, qui ne se traduit pas en actes ou décisions politiques sérieuses, au contraire.

Et nous les enseignants? Resterons-nous sans voix? Le CARTEL appelle régulièrement à des manifestations, elles restent peu suivies. Le 12 novembre, nous étions 1500 dans la rue, dont une vingtaine d’enseignants primaires. C’est peu, trop peu pour être réellement en position de force dans nos négociations avec l’autorité. Les menaces sont réelles: dans une école qui a le plus faible taux d’encadrement de Suisse, diminuer les postes, c’est risquer de laisser des élèves au bord du chemin, les plus en difficulté, les plus précarisés; on sait que les élèves performants s’en sortiront toujours, quel que soit le système scolaire.

Alors, réveillons-nous! Manifestons- nous, sous toutes les formes possibles et imaginables. Nous en avons évoqué toute une série lors de notre dernière Assemblée des délégué-e-s. Mais de grâce, ne restons pas impassibles, en attendant la catastrophe, à savoir de nouvelles dégradations dans nos conditions de travail et d’apprentissage des élèves!

Les numéros complets de la revue, les dossiers pédagogiques et les articles qui les constituent peuvent être consultés par les abonné·es connecté·es.
Faute d’abonnement, il est possible de les obtenir au format PDF. [Numéro ou Dossier : 11 CHF; Article : 2 CHF.]
Si disponibles, des éditions imprimées des numéros de la revue peuvent être commandées à secretariat@revue-educateur.net.

S'abonner Accéder au numéro complet

SER

Secrétariat

Lundi, mardi, jeudi, de 08h00 à 16h30 et mercredi matin Av. de la Gare 40 / CP 416 1920 Martigny 1 Tél : 027 / 723 59 60

ser@le-ser.ch

CONTACTS

Bureau du Comité du SER

David Rey, président Tél : 079 / 371 69 74

d.rey@le-ser.ch

Olivier Solioz, vice-président

o.solioz@le-ser.ch

Pierre-Alain Porret, SG nommé

p-a.porret@le-ser.ch

Administration

Véronique Jacquier Darbellay

v.jacquier@le-ser.ch

Educateur

Secrétariat

Lundi, mardi, jeudi, de 08h00 à 16h30 et mercredi matin Av. de la Gare 40 / CP 416 1920 Martigny 1 Tél : 027 / 723 58 80

secretariat@revue-educateur.net

Rédactrice en chef

Nicole Rohrbach Tél : 078 / 742 26 34

redaction@revue-educateur.net

Prépresse et régie publicitaire

Sylvie Malogorski Défago Tél : 027 / 565 58 43

communication@revue-educateur.net