Le 1er janvier 2016, la nouvelle Loi sur l’instruction publique (LIP) est entrée en vigueur. Parmi tous les changements, elle rend les conseils d’établissement moins formels. Un pas intéressant; reste à voir quelle forme prendront ces conseils dès l’année scolaire prochaine. Les enseignants ont toujours rencontré les parents, non seulement les familles en entretiens individuels, mais également les associations de parents. Durant de nombreuses années, chaque école s’organisait pour se doter d’un fonctionnement et définir les sujets à aborder lors de ces rencontres. Le Groupement des associations de parents du primaire et la SPG avaient décidé de rédiger un mémo, pour contribuer au bon déroulement de ces conseils avant l’heure. Il s’agissait surtout de leur donner un cadre minimal, afin d’éviter le plus possible les dérapages (stigmatisations personnelles d’adultes ou d’élèves, prises de pouvoir inappropriées, etc.). Ce document finalisé en 2003 avait été envoyé à la Direction générale. Le Département avait repris l’idée à son compte pour formaliser les relations entre représentants des équipes enseignantes et des parents, élaborer un vrai règlement et rendre obligatoires les conseils dans tous les établissements des trois degrés d’enseignement. Ils ont été rapidement imposés dans les établissements primaires, avec un formalisme rigide qui a tué la spontanéité des pratiques existantes avant que le DIP ne s’en mêle! La nouvelle LIP assouplit donc la forme, on ne peut que s’en réjouir. Reste à trouver la bonne concrétisation qui permettra de construire un meilleur vivre-ensemble et de réaliser des projets communs, sans pour autant empiéter sur les champs de compétences des uns ou des autres. La volonté est un retour à la normale, tout en incitant fortement les acteurs locaux à se rencontrer pour se parler. Signe tangible de ce changement, les élections qui auraient dû avoir lieu ce printemps ont été supprimées et la direction générale cherche une nouvelle manière de fonctionner pour poursuivre plus naturellement les contacts entre équipe enseignante et association de parents. Ces conseils d’établissement d’un nouveau genre sont donc une vraie opportunité de retrouver des relations normales avec les parents et leurs associations! Et si on faisait la même chose avec les projets d’établissement? Avant que le DIP exige une forme précise de projet, les enseignants prenaient peu de temps pour en élaborer un et réalisaient beaucoup de ses actions au profit des élèves. Avec le formalisme exigé pour les projets d’établissement, les enseignants passent beaucoup de temps en séances pour rédiger le projet et ses critères d’évaluation et perdent l’envie de se mettre en route pour les concrétiser. Ce sont les élèves qui y perdent! La SPG promeut le travail en équipe et la dynamique de projet qui permet à l’intelligence collective de se mettre au service de la lutte contre l’échec scolaire; cela ne peut se faire qu’en laissant les enseignants travailler! La SPG continuera à demander plus de souplesse et d’autonomie pour les équipes, afin qu'elles puissent atteindre leurs objectifs sans la lourdeur administrative et formelle qui étouffe la spontanéité et le génie local des enseignants au profit des élèves.