Le billet du SER - 10/2023
Taux d’activité minimal ?
Depuis quelques décennies, le taux d’activité moyen dans l’enseignement a tendance à diminuer. Cet état de fait est sans aucun doute un des facteurs qui a amené certains cantons, principalement alémaniques, à être confrontés à une pénurie de personnel enseignant. Dès lors, une des solutions apportées à la pénurie serait d’imposer un taux minimal d’activité. Solution ou grave erreur ?
Supérieur à 70 % avant les années 2000, le taux moyen d’activité des enseignant·es en Suisse est tombé à environ 65 % en 2023, selon le Rapport suisse de l’éducation. Bon nombre de facteurs peuvent être considérés pour expliquer cette diminution régulière. L’idée de ces quelques lignes n’est pas de définir les causes de cette baisse ( pénibilité, conciliation famille-travail-loisir, féminisation de la profession … ), car elles font toutes l’objet de nombreux articles ou recherches, mais plutôt d’expliciter des pistes de réflexion, bonnes ou mauvaises, permettant d’éviter une pénurie de personnel enseignant correctement et suffisamment formé.
Les causes de la diminution du taux d’activité sont interdépendantes et peuvent difficilement s’analyser de manière individuelle. Les solutions doivent donc, si possible, répondre à différents besoins. L’augmentation du taux d’activité est en soi une idée alléchante, car assez simpliste et simple à appliquer, mais ne répond pas à la problématique dans son ensemble. Travailler à temps partiel ou simplement réduire son temps de travail sont des phénomènes de société : chacun·e souhaite pouvoir concilier les différents pans de sa vie personnelle, professionnelle ou familiale en conservant un équilibre. Même si cela répond à un besoin évident de personnel, forcer à une augmentation du temps de travail risque plus de repousser que d’attirer des enseignant·es, car la diminution du temps de travail répond aussi à une question de pénibilité de la profession.
Réduire la surcharge de travail, que cela soit par une diminution du temps de présence face aux élèves pour les nouveaux et nouvelles enseignant·es ou en favorisant le développement professionnel avec un statut de mentor·e pour les enseignant·es expérimenté·es sont des pistes à explorer. Réfléchir à des périodes, plus ou moins longues, de non-présence face aux élèves en encourageant à la formation ( congés formations ) ou au développement personnel pourrait être une autre solution.
Valoriser la profession, c’est la rendre plus attractive ! Les bonnes idées existent et ne demandent qu’à être discutées.
David Rey, président du SER
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