IA – Amie ou ennemie ?

Le 20 mars dernier, l’Université de Genève organisait une conférence nommée « Parlons numérique » sur « L’école du futur » avec comme fil conducteur l’impact du numérique et principalement de l’IA – intelligence artificielle – dans les écoles.

Responsable de développement académique, professeur·es en sciences de l’éducation, conseillère d’État, tout le gratin du monde pédagogique et éducatif était présent pour ce débat. Cependant, la parole fut également donnée au syndicat afin d’exposer des réflexions, ainsi que les positions du SER sur l’éducation numérique, dont l’intégration des écrans et l’utilisation de l’IA dans le milieu scolaire.

Chacun·e, en fonction de son domaine d’analyse, a démontré l’importance prise par le numérique dans le monde éducatif, a mis en évidence les avantages mais également signalé les freins qui pouvaient apparaitre à vouloir faire du numérique, voire de l’IA, le Saint-Graal dans l’enseignement.

Le SER en a profité pour rappeler ses positions en faveur d’une utilisation pragmatique et réfléchie des écrans, l’inutilité de vouloir en faire trop et surtout trop tôt, la nécessité de définir un cadre d’utilisation et éthique clair pour les acteurs et actrices de l’école : apprenant·es, enseignant·es, directions et parents.

Depuis des décennies, les enseignant·es utilisent des outils numériques ou autres permettant de valoriser l’enseignement. Les outils actuels ont un potentiel incroyable et permettent assurément de simplifier, d'accélérer certaines tâches. Les diaboliser, voire les interdire, ne servira sans doute à rien. Il faut, cependant, prendre du recul et laisser la place aux activités classiques de l’enseignement qui ont démontré toutes leurs valeurs pédagogiques et qui permettent aux élèves de développer de multiples compétences. L’IA n’est assurément pas une ennemie et nous permettra de réaliser de nouveaux progrès, notamment dans les approches pédagogiques ; toutefois, elle ne peut pas (encore) enseigner des compétences comme la réflexion qui sont indispensables au développement et à la réussite des élèves. Ce rôle reste dévolu aux enseignant·es. 

David Rey, président du SER