La peur de la liberté

La peur de la liberté

 

En guise de bons vœux pour 2012, on peut se plaire à relever quelques signes qui nous donnent l’espoir que la société puisse sortir de l’asservissement aveugle à la machine économique. La politique qui a vécu des années de discrédit face au mythe sacré de la finance globalisée semble reprendre quelques droits. A preuve le think tank d’Avenir suisse qui a organisé plusieurs colloques, reconnaissant que «l’économie de marché a garanti un niveau de bien-être jamais atteint dans l’histoire de l’humanité, mais n’offre pas les valeurs fondamentales pour la vie en communauté». (1)

A en croire Hervé Juvin entendu l’autre jour à la radio (2), «nous vivons la fin d’une utopie qui a laissé croire qu’un grand marché mondial, ça voulait dire démocratie planétaire et unité du genre humain». La globalisation économique est en place, mais elle a laissé les sociétés locales en désarroi. Heureusement, l’affaiblissement des nations, l’affaiblissement de la politique, en un mot l’affaiblissement de l’humain au profit de l’économie semble avoir atteint ses limites. C’est que libéralisme n’est pas synonyme de liberté pour tout le monde et les individus que nous sommes ne pèsent pas lourd face aux pouvoirs qui nous écrasent, aux normes et aux limites que nous sommes si bien exercés à nous imposer nous-mêmes. La liberté fait peur, dans un monde globalisé, technicisé et politiquement correct, où il est infiniment plus confortable de se conformer que de prendre des responsabilités et des initiatives qui peuvent nous mettre en danger. Et l’école ne fait pas exception, à tous ses étages! Dans son appel à développer un «humanisme scolaire», le SER a placé, dans ses lignes de forces, l’école comme un «lieu de libéralisation, un lieu de liberté et d’accomplissement ». La liberté est exigeante et difficile à exercer parce qu’elle nécessite audace et compétences, sûreté de soi et confiance. La liberté s’apprend, la liberté se gagne, parce qu’elle fait peur dans ce monde ou tout est relatif, pluriel et complexe. «Ce relativisme et ce pluralisme ne peuvent être vraiment positifs que pour des êtres éduqués, structurés, capables d’argumenter, d’assumer leurs responsabilités sans certitudes ultimes.» (3) L’objectif est incontournable tant pour nos élèves que pour nous; il est vital. Se défaire de la peur de la liberté, c’est choisir la responsabilité plutôt que le conformisme.

 

1 «Impulsions pour la Suisse 2012» – avenir suisse

2 www.rsr.ch/#/info/les-points-forts/3681776-la-mondialisation-face-auxdefis-du-21e-siecle.html

3 Catherine Audard – La Tribune.fr - 08/01/2010

 

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