Nina blanchot (2023). Le Bain de huit heures. Éd. Tsarines.

« On pourrait aussi définir une profession par les cauchemars communs à ceux et celles qui l’exercent ... » Rédigée et dessinée par une enseignante, cette BD sans prétention raconte les angoisses d’une première prise de contact avec ses élèves. Puis les longues journées d’explications et de confrontations pour essayer de transmettre un « programme » et du « savoir ». Expériences nourries par les réactions de ses élèves, attentif·ves ou chahuteur·es, mais aussi souvent reconnaissant·es. Bien des enseignant·es retrouveront avec le sourire, dans ce bain de huit heures, leurs propres parcours et essais. Et certains de leurs doutes : quelle est vraiment ma place dans le système scolaire imposé ? Participer aveuglément n’est-ce pas se compromettre ? Non, conclut l’autrice, finalement, ce métier exigeant et parfois décourageant, qui demande bien des luttes, connait aussi d’inoubliables moments de grâce ...

Hartmut Rosa (2022). Pédagogie de la résonance. Entretiens avec Wolfgang Endres. Éd. Le Pommier.

Nous connaissons ce moment où les élèves sont si attentif·ves que leurs yeux s’illuminent. Moment où la rencontre entre esprits devient perceptible. À l’inverse … qui ne connait pas aussi le sentiment de parler dans le vide, sans provoquer d’échos ? Or, enseignement et apprentissage ne sont possibles que lorsque l’école devient un espace de résonance. Inversement, ils échouent quand les interactions restent muettes. Comment l’école peut-elle devenir cet espace ? Hartmut Rosa, le penseur de la résonance – concept qu’il a introduit pour répondre à l’accélération contemporaine –, s’interroge ici sur ce qui se passe quand « la classe crépite ». En répondant aux questions du pédagogue Wolfgang Endres, il expose en quoi pourrait consister une pédagogie de la résonance. Il parle de relation de confiance, d’humour, d’« emmétamorphose ». Autant de pistes qui nourriront notre réflexion et celle aussi de tous les parents. Voir aussi En Scène, p.31.

Éric Sanchez (2023). Enseigner et former avec le jeu. Développer l’autonomie, la confiance et la créativité avec des pratiques innovantes. Éd. ESF. Col. Pédagogies (outils).

L’arrivée du numérique a renouvelé l’univers des jeux et, si les principes de base restent identiques, les possibilités d’utilisation en sont
multipliées. L’auteur explore de nombreux types de jeu : escape games, jeux de simulation et de stratégie, jeux mathématiques et scientifiques, jeux de rôles, etc. Il en montre les usages éducatifs possibles. En soulignant combien l’utilisation pédagogique de tout jeu requiert un travail de mise en situation, d’animation et d’accompagnement. L’enseignant·e doit savoir tout à la fois : introduire et orchestrer la partie en construisant un véritable « univers narratif » ; expliciter les rôles et décrire les enjeux ; organiser le temps de réflexion sur les stratégies et les acquis ; modifier, ou concevoir, s’il le souhaite, des jeux pédagogiques.
On trouve ici des résultats de recherche, des propositions pratiques et des outils pour réguler et évaluer son action.

Barbara Fouquet-Chauprade (2023). École et immigration. Comment expliquer les inégalités ethnoraciales ? Éd. Interroger l’éducation. Col. Carnets des sciences de l’éducation. Université de Genève.

Le simple fait d’être issu·es de l’immigration pénalise les élèves : résultats plus bas, scolarité plus chaotique, insertion professionnelle plus difficile … L’ampleur et la persistance des inégalités liées à l’origine migratoire et ethnoraciale des élèves questionnent nos idéaux démocratiques. Il est important de comprendre comment et pourquoi se construisent ces inégalités. Ce livre explore les réponses et les impasses de plusieurs pistes d’analyse à partir des notions d’intégration, de culture et d’origine sociale. Les théories et concepts présentés sont de précieux outils pour analyser le fonctionnement des systèmes éducatifs. La persistance des inégalités décrites s’explique aujourd’hui tout autant par des comportements individuels et groupaux, que par le fonctionnement même de la société en général et de l’école en particulier. On bénéficie au passage d’une petite histoire de l’immigration en Suisse.