Marc Guignard, Monica Gather Thurler, Hélène Crocé-Spinelli & Thierry Bouchetal (2024). Établissements scolaires : quelle évaluation pour quelle évolution ? Éd. ESF. Col. Pédagogies.

Mettre en place une autoévaluation du travail réalisé dans un établissement scolaire par tous ses acteurs et actrices, est-ce possible ? Cet ouvrage présente une recherche-action menée sur plusieurs collèges qui permet de répondre oui à cette question. Un oui argumenté par l’analyse des conditions qui favorisent l’association de l’ensemble des personnels travaillant à rechercher le mieux pour les élèves. Le livre présente une série d’outils facilement utilisables par les établissements scolaires qui chercheraient à mettre en œuvre une telle démarche d’évaluation. Démarche de contractualisation aussi, pour garantir l’implication de toutes et tous. On perçoit alors comment une telle analyse des pratiques, tournée vers l’exploration commune de l’amélioration du fonctionnement et de la pédagogie de l’établissement, pourrait faire tomber certaines formes d’improvisation et de caporalisme toujours menaçantes.

Francis Loser & Stéphane Michaud (2023). Écrire pour penser. Du récit professionnel à la réflexivité. Éditions ies.   

Cet ouvrage s’est construit lentement, entre des formateur·trices et des étudiant·es de la HETS associé·es autour d’une expérience : celle de l’écriture d’un récit pour se former.

La démarche est originale : un premier écrivant, un second lisant ce qui s’est écrit et apportant sa contribution, puis un troisième, etc  Avec un aller-retour incessant, entre celles et ceux qui ont écrit le fragment d’un jour professionnel, et qui y reviennent après coup. Les écritures inspirant les suivantes. Le livre rend compte de la puissance d’une telle écriture du récit en formation. Écriture du quotidien. Toujours inattendue. Écriture du banal, des émotions et des ambivalences, des ambigüités, des contradictions. Cette écriture déliant ce qui a été vécu, surprend, étonne, mais aussi révèle ce qui ne se voit pas, en autorisant la fiction pour l’exprimer. Une pratique de l’écriture du récit pour le meilleur.

Christophe André (2024). S’estimer et s’oublier. Éd Odile Jacob.   

L’estime de soi, c’est comment on se voit, comment on se juge, mais aussi, et surtout, comment on se traite.

Construire une bonne estime de soi, c’est faire preuve à la fois d’exigence et de bienveillance à son propre égard. L’auteur nous fait comprendre que cette attitude aide à mieux vivre, à traverser intelligemment bonheurs, adversités et défis à relever. Mais ce qui est plus inattendu, c’est qu’une bonne estime de soi aide à nous oublier, pour nous tourner tranquillement vers plus intéressant encore que nous-même : les autres, le monde, la vie.

On comprend que l’estime de soi n’est pas un but, mais qu’elle est un chemin qui favorise une présence au monde ouverte, sereine et épanouie. Bien loin du narcissisme. Un livre, à lire et à relire, pour découvrir le bon usage de l’estime de soi et son juste équilibre. Pour savoir s’estimer soi-même, puis s’oublier enfin et mieux s’ouvrir au monde.

Sylvain Tesson (2024). Avec les fées. Éds Équateurs.

L’auteur ne croit pas à l’existence des fées. C’est dommage dit-il : les yeux de l’homme moderne ne captent plus de fantasmagories. Au XIIe siècle, le moindre pâtre cheminait au milieu des fantômes. On vivait dans les visions. Maeterlinck, avait dit : « C’est bien curieux les hommes ... Depuis la mort des fées, ils n’y voient plus du tout et ne s’en doutent point. » Le mot fée signifie pour Tesson une qualité du réel révélée par une disposition du regard. Il y a une façon d’attraper le monde et d’y déceler le miracle de l’immémorial et de la perfection. Le reflet revenu du soleil sur la mer, le froissement du vent dans les feuilles, le sang sur la neige et la rosée perlant sur une fourrure, un pétale : là sont les fées. Elles apparaissent parce qu’on regarde la nature avec déférence. Soudain, un signal. La beauté d’une forme éclate. C’est à ce jaillissement que Tesson donne le nom de fée.