Jean-Louis Jadoulle. (2015). Faire apprendre l’histoire. Pratiques et fondements d’une didactique de l’enquête en classe du secondaire. Ed. Erasme.

Depuis plus de vingt ans, la manière de concevoir l’enseignement de l’histoire a connu de profonds bouleversements. Qui prolongent et approfondissent les changements qui avaient déjà été opérés à partir des années 1970. Cette évolution des conceptions de l’enseignement-apprentissage de l’histoire va pourtant de pair avec une forte stabilité des pratiques enseignantes: entre les modèles et les pratiques, le décalage est manifeste. L’auteur fait le point sur les nouvelles conceptions de cet enseignement et propose des pistes d’action opérationnelles. Le tout étant conforme à l’état de la didactique de l’histoire et des prescrits des politiques éducatives en Francophonie, ainsi qu’en Suisse. La question centrale de l’ouvrage: comment enseigner l’histoire? L’angle d’approche de l’auteur: celui d’un didacticien historien. Et c’est à une didactique de l’enquête qu’il nous convie. C’est passionnant.    

Joëlle Timmermans-Delwart. (2015). Devenir son propre médiateur. Se connaître, communiquer, transformer ses conflits. Chronique sociale.

Ce livre propose un programme de développement socioaffectif pour un mieux-vivre ensemble à l’école, mais aussi en toute collectivité. Il invite à devenir son propre médiateur. Et pour l’éducateur, à enseigner à tout élève la gestion de ses émotions et de ses relations et à transformer ses conflits de manière créative, avant de faire appel à un tiers. L’auteur propose onze rubriques qui regroupent de multiples activités favorisant l’expérience de s’observer, réfléchir, apprendre à exister avec les autres: jeux, chants, théâtre, contes, exercices corporels. Et «cercles de parole» permettant d’exprimer et de partager les émotions, les opinions, les besoins… Ces activités peuvent être menées indépendamment, même si elles prennent toutes leurs forces en s’articulant et en s’intégrant dans un processus progressif et global. Admirons la présentation claire de tant d’activités dans cette deuxième édition.    

Martine Ruchat. (2015). Edouard Claparède. A quoi sert l’éducation? Antipodes.

Merci Martine Ruchat d’avoir rédigé cette première biographie d’Edouard Claparède en vous plongeant dans sa célèbre correspondance entretenue avec nombre de ses contemporains et une riche iconographie. C’est la personnalité complexe et la vie non conformiste de ce chercheur que l’auteure nous révèle: ses batailles contre le dogmatisme, la bureaucratie, l’éducation corrective et policière, l’apprentissage par coeur. Recherchant la vérité, par l’expérimentation et une connaissance pratique des choses, ce psychologue international de chez nous démontre le lien fort qu’entretient l’éducation avec la philosophie et la politique. «A quoi ça sert?» Cette question, il la pose tout au long de sa vie. Parce que pour lui, l’éducation est utile pour contribuer à un monde plus égalitaire, plus juste, plus pacifiste. Et en proposant «L’école sur mesure», il supprime ce «monstre» qu’est l’élève moyen.  

Peter Gumbel. (2015). Ces écoles pas comme les autres. A la rencontre des dissidents de l’éducation. Ed. Vuibert.

L’auteur, ancien grand reporter, nous emmène aux quatre coins de la France, dans des lieux éducatifs dits alternatifs. Sa conclusion: il n’y a pas d’«écoles ou méthodes magiques», mais des écoles différentes qui peuvent être des «lieux magiques», quand ils réussissent à générer une vraie passion chez les élèves pour l’apprentissage. Ces réussites reposent sur les mêmes éléments, quel que soit le type d’établissement: des enseignants motivés par le projet de l’école; qui travaillent étroitement les uns avec les autres; avec une bonne gouvernance exigeant l’évaluation du fonctionnement de l’équipe, qui lui évite de demeurer bloquée dans de vieux schémas. Et le primordial: une relation avec les élèves et les familles qui dépasse la question du savoir, en visant le bien-être et le développement personnel. D’où un soutien qui n’est pas un ajout après coup, mais une préoccupation quotidienne.