• Jean-Michel Zakhartchouk. (2014). Enseigner en classes hétérogènes. Ed. ESF.

L’hétérogénéité du niveau scolaire des élèves représente le plus souvent un problème. L’auteur, en donnant la parole à de nombreux pédagogues des Cahiers pédagogiques, nous rappelle le travail d’exploration réalisé depuis des années par ce mouvement pour changer ses représentations des différences de niveau ou de culture des élèves. Pour pouvoir d’abord «travailler avec». Et souvent mieux. Ces enseignants, en s’obligeant à sortir des cadres habituels, à découvrir de nouvelles théories, à créer des pratiques, nous montrent comment les difficultés peuvent finir en opportunités de mieux faire apprendre et en plaisir d’enseigner. Ce livre, parce qu’il défend un nouveau paradigme organisationnel, offre un ensemble de pistes d’action à éprouver, utiles pour construire une Ecole où les différences ne sont plus des occasions de discrimination, mais un moyen de construction de vraies solidarités.

• Alain Muller et Itziar Plazaola Giger (coord). (2014). Dispositions à agir, travail et formation. Ed. OctareS.

Comprendre l’agir… ce qui le permet, l’entrave, l’encourage. Un savoir que nous aimerions évidemment posséder quand on pense qu’il ne peut y avoir ni apprentissage, ni formation, ni travail, sans actions de nos élèves, nos étudiants et de nous-mêmes. Cet ouvrage collectif traite de ce beau sujet: ce que sont les dispositions à agir, leur rôle en formation et au travail. Chaque article nous bouscule, nous déplace. Principalement par rapport à la problématique des compétences qui hante les milieux éducatifs. A partir de données originales provenant de plusieurs champs de pratiques – enseignement scolaire, formation des enseignants, enseignement du piano, mise en scène d’opéra, travail dans une maison d’édition – chaque auteur nous entraîne dans une réflexion parfois ardue, mais passionnante. En faisant référence à des chercheurs, comme Peirce, encore mal connus dans notre milieu d’enseignants.

• Boris Cyrulnik. (2014). Les âmes blessées. Ed. Odile Jacob.

Un nouveau Cyrulnik, au titre qui nous fait penser immédiatement aux enfants qui souffrent, peut-on y renoncer en tant qu’éducateur? Non, d’autant plus que l’on sait que l’auteur parle de résilience possible. En réalité, l’ouvrage nous conte, à travers son parcours de vie, cinquante ans d’aventure psychiatrique. Une occasion de découvrir ce domaine dans un langage qui se veut particulièrement accessible à tous. On suit alors l’auteur avec un vif intérêt quand il nous dit comment il a traversé la naissance de la psychiatrie moderne, la criminelle lobotomie, l’humiliante paille dans les hôpitaux, la psychanalyse qualifiée ici de noble malgré ses dérives dogmatiques, l’utile pharmacologie devenue abusive. On comprend l’apaisement que lui a apporté la théorie de l’attachement, dont la résilience est, dit-il, son chapitre préféré. Car recherche d’une nouvelle manière de comprendre et soigner les âmes blessées.

• Serge Larivée. (2014). Quand le paranormal manipule la science. Comment retrouver l’esprit critique. Ed. PUG.

Astrologie, croyance à la réincarnation, à la télépathie… Le paranormal et les pseudosciences sont très présents dans notre société. L’auteur cible les procédés utilisés pour leurs promotions. Mais ne se contentant pas de dénoncer, il cherche à comprendre l’attirance, l’emprise et les raisons de ces croyances. Et montre en quoi le climat socioculturel, les médias et l’éducation contribuent à leur succès. Il propose de développer un esprit citoyen plus critique, en ciblant d’entrée l’école. Le développement d’une culture scientifique, et des pédagogies s’inscrivant dans la prévention de cette consommation naïve des pseudosciences. En faisant, par exemple, créer aux jeunes des messages sous une variété de formes médiatiques et en les passant au crible de la critique en commun. Ou en lisant des romans policiers, car policiers et scientifiques cherchent, avec méthode, à obtenir… des résultats probants.