Alain Pache. (2014). L’alimentation à l’école. Enseigner une géographie renouvelée. Ed. PU Rennes. Préface de François Audigier.

Nourrir des milliards d’hommes, qui ne cessent de se multiplier, est un défi majeur pour l’humanité. L’école ne peut se désintéresser de ce colossal enjeu et doit sensibiliser les élèves à ce thème essentiel. La conscience de ce problème peut être éveillée, dès les classes primaires, chez les futurs citoyens, si leurs réactions quotidiennes face à l’alimentation et à la consommation sont abordées le plus tôt possible. L’originalité de cette recherche porte sur la place centrale qu’occupent, chez les futurs enseignants, les mots de l’alimentation circulant dans l’espace social. Au détriment des concepts plus savants. D’où cette géographie renouvelée proposée. Dans ce livre foisonnant (350 pages), certaines questions attireront particulièrement notre attention: l’éducation à la santé, pour changer les modes de vie des plus nantis, pour former des humains égaux en droits et en dignité. Manger sans mendier! 

Vincent Remy. (2014). Un prof a changé ma vie. Ed. La librairie Vuibert. Préface de Daniel Pennac.

Nous avons tous un enseignant de qui nous disons: «Lui, il a changé ma vie.» Ou: «Sans elle, je ne serais pas ce que je suis aujourd’hui.» Daniel Pennac, le préfacier, parle de ces profs comme ayant réussi à faire ressentir à certains de leurs élèves qu’ils étaient des êtres en devenir. Quelqu’un d’unique. Quand les gens parlent de ces inoubliables, le plus touchant, c’est l’image intacte que nous avons deux. Ce livre le révèle. Les personnalités de tout bord qui s’expriment dans cette enquête de Vincent Remy savent encore tout de la voix, du regard, des gestes, des manies, des façons de se tenir dans la classe de «ces» profs. Ils avaient des qualités pédagogiques – sens de l’égalité, rigueur, enthousiasme, capacité à enseigner l’esprit critique, voire subversif... Mais ils sont demeurés, avant tout, Monsieur ou Madame X. Comme si un secret entre élèves et enseignants avait pu être partagé. 

Evelyne Charmeux. (2014). Enseigner le vocabulaire autrement. Ed. Chronique Sociale.

Les ouvrages sur la pédagogie du vocabulaire ne courent pas les rues. En voici un. Il nous sort des idées reçues. Par un éclairage qui porte à la fois sur les raisons pour lesquelles les pratiques les plus habituelles sont inefficaces – les originalités du lexique français ne sont pas comprises – et sur les propositions pédagogiques qui découlent de cette compréhension. Théorie et pratiques sont ici en relation avec la communication écrite. L’ouvrage propose ainsi une théorie de l’enseignement du vocabulaire et des pratiques de classe en cohérence avec elle. «Ce qui importe, ce n’est pas que le nombre de mots augmente chez les enfants, c’est que le filet d’appréhension du réel se structure, et que les mots s’organisent les uns par rapport aux autres.» Des enseignants parviennent à ce résultat. Trop abandonnent, pressés par une obligation de contrôles en vocabulaire… qui ont d’autres visées. 

Michel Jeury et Jean-Daniel Baltassat. (2014). Petite histoire de l’enseignement de la morale à l’école. Ed. Robert Laffont.

Comment enseignait-on la morale à l’école autrefois? Ce petit livre a le charme suranné des vieux souvenirs. La civilité du «vivre ensemble» a tellement changé! Aujourd’hui, dans ce monde connecté en réseau, des tweets  sans formule de politesse, des bousculades sans excuses, la morale peine à se transmettre. Les codes ont évolué. Rapidement. Il ne s’agit pas ici de se lamenter – ma pauvre dame! De mon temps… – mais de sourire et de s’amuser d’un passé que l’on a tendance à idéaliser. Car l’enseignement de la morale à l’école a aussi souvent tourné au grotesque, il faut l’avouer, et cet ouvrage savoureux nous le rappelle. Les planches comparant le foie ou l’estomac d’un individu sain avec ceux d’un alcoolique sont notamment irrésistibles… Et cette phrase d’un manuel est définitive: «Les paresseux ne sauraient être classés parmi les vivants: c’est une espèce de morts qu’on ne peut enterrer. »