Voici revenu novembre et le temps des résolutions syndicales! Les menaces que font peser les projets de régionalisation (financement probable de nouveaux postes de directeurs par la fermeture de classes et l’augmentation des effectifs) et d’intégration (arrivée d’enfants handicapés dans des classes parfois bondées) ont fait réagir le comité cantonal du SAEN et l’assemblée des délégués. 

Deux résolutions sur les effectifs de classe Deux résolutions auront été débattues lors de notre assemblée générale du 3 novembre à Couvet. L’une demande une modification de l’arrêté d’organisation des classes qui abolirait la distinction entre effectifs de classe urbains et ruraux. Dixneuf élèves partout! Pourquoi favoriser les villes au détriment des campagnes? La différence actuelle entre des moyennes de vingt-et-un élèves par classe dans les villages et dix-neuf dans les villes est sensible et totalement injustifiable aux yeux des praticiens que nous sommes. Nous sollicitons les autorités scolaires compétentes pour qu’elles puissent rectifier une erreur d’appréciation, tout simplement. L’autre ressort du premier cycle HarmoS (1-4, les deux années d’école enfantines et les deux premières années primaires actuelles) et exige un nombre maximal de dix-huit élèves par classe dans ces degrés. Le constat du corps enseignant oeuvrant dans ce premier cycle est en effet limpide: pour réussir l’entrée de tous les enfants dans la scolarité obligatoire, il s’agit de posséder du temps et donc des ressources pour le dépistage, le suivi personnel de nos têtes blondes et la mise en place des savoirs fondamentaux en lecture, calcul et écriture. Les pays qui réussissent le mieux leur début de scolarité affichent des effectifs moyens d’un peu plus de douze en Suède et quatorze en Finlande. Nous en sommes parfois bien loin! Une classe de première année à Fleurier compte cette année vingt-cinq enfants. Des mesures d’économies incompatibles avec la quête de l’«excellence» Les augmentations des effectifs de classe sont les mesures de restriction budgétaire qui dégagent les plus grandes économies. Il est donc logique que le département, les communes et les directions d’école y soient particulièrement attentifs: la maîtrise des coûts nécessite une discipline certaine en la matière. Néanmoins, il ne faudrait pas multiplier les classes à hauts effectifs, au surplus rassemblant plusieurs degrés! Les effets seraient en effet à rebours de la quête d’«excellence» revendiquée par le département et de la volonté affichée par le chef de département de diminuer drastiquement les redoublements. En effet, les réalités du terrain nous dictent de laisser tomber les «cas» lorsque les classes sont pléthoriques pour concentrer nos efforts sur les élèves «moyens» plus nombreux et qui ont plus de chance de réussir si nous leur donnons un petit coup de main. Ce dernier aura par contre un effet totalement insuffisant sur nos élèves les plus faibles qui n’en tireront donc guère profit. Les systèmes scolaires performants sont ceux qui parviennent à faire progresser les enfants qui connaissent les plus grosses difficultés. Une généralisation des effectifs élevés dans l’école neuchâteloise lui interdirait de se fixer des objectifs ambitieux lors de l’introduction d’HarmoS, de la convention scolaire romande et du Plan d’études romand.