Faire plus avec moins?

Faire plus avec moins?

Le moins que l’on puisse dire est que l’année 2014 ne commence pas sous les meilleurs auspices. Notre fiche de paie évolue à reculons (1) pour contribuer à la recapitalisation de Prévoyance.ne (2) et maintenir à flot le navire de l’Etat. Pour tout arranger, les conditions de travail sont bien parties pour se dégrader.

Face aux exigences de la droite au Grand Conseil, l’exécutif cantonal a été contraint de concevoir un budget dans lequel tout ce qui n’était pas vital est passé à la trappe. L’éducation, la formation restent de bons thèmes pour discourir dans les médias, mais il faut hélas admettre que, au-delà de ces belles intentions, c’est le vide sidéral au moment de passer aux actes, quand ce n’est pas carrément un massacre à la tronçonneuse! Dans ces moments-là, on se dit qu’il va falloir profiter de la mise en place du vote électronique (3) et consacrer un peu de temps pour dénoncer les député-e-s qui se rendent complices de cette entreprise de démolition (ils méritent en effet qu’on se souvienne de leur nom à la prochaine occasion).

Pomme avec le bourg

Certains avaient placé beaucoup d’espoirs dans la mise en œuvre de la régionalisation de l’école neuchâteloise. Ils commencent à déchanter, car ce que l’on observe en ce début d’année (4), c’est très clairement une régression. Du temps des commissions scolaires, certaines d’entre elles avaient mis sur pied des «appuis-gym » dans les premiers degrés: deux enseignante- s renonçaient à dispenser chacun-e deux périodes d’EPS, dont la conduite était confiée à un maître de sport. En constituant un groupe provenant pour moitié de chacune des deux classes, cela laissait une demi-classe à chacun des deux titulaires pour conduire des activités rendues possibles par ces conditions. Résultat: pour chaque classe, deux périodes de gym et quatre périodes de travail en petit effectif. Pas mal, non? Evidemment, il fallait que les autorités communales soient prêtes à prendre en charge leur part du traitement du prof d’EPS (55%). Pour diverses raisons (essentiellement une histoire de gros sous), il n’y a eu que très peu de publicité autour de tels dispositifs.

Maintenant que les commissions scolaires sont de l’histoire ancienne et que l’Etat a cédé diverses prérogatives aux cercles/centres scolaires, patatras… la belle formule qui permettait à la fois d’avoir de vraies leçons de sport (avec utilisation des engins en toute sécurité, par exemple) et quatre périodes de travail en effectif réduit disparaît. L’Etat n’apporte plus sa part de 45% et renvoie la balle aux cercles/centres régionaux. Le Service de l’enseignement obligatoire (SEO) précise bien que l’enveloppe complémentaire destinée à couvrir le soutien pédagogique est passée de 3% à 4% pour les années 1 à 7, mais il se garde tout aussi bien de signaler que c’est d’abord pour en offrir enfin dans les deux premiers degrés, qui en étaient privés jusqu’ici. Quand bien même les directions des cercles/ centres seraient convaincues (5) du bien-fondé des «appuis-gym», elles sont pratiquement dans l’impossibilité de les mettre sur pied sans sacrifier une autre forme de soutien.

Du temps des commissions scolaires, une commune pouvait décider d’ouvrir son porte-monnaie, maintenant on ne la laissera pas faire si les autres communes du cercle scolaire ne font pas de même. Et vous voyez d’ici le tableau… Il y a fort à parier qu’à chaque fois que la question se posera (6), une commune au moins mettra les pieds au mur pour sauvegarder (voire baisser) son coefficient fiscal.

Ainsi, au nom de l’égalité de traitement entre les élèves du cercle, on privera certains d’entre eux de mesures pédagogiques favorables à leur progression (7). Apparemment, personne n’a songé à respecter l’égalité de traitement en généralisant la mesure. Il est effectivement plus simple de démolir que de construire.

 

(1) Près de Fr. 140.– pour moi et ça s’aggravera dès avril.

(2) Le SAEN ne fait pas partie de ceux qui tirent à boulets rouges sur cette institution. Nos deux délégués au Conseil d’administration suivent attentivement l’évolution de la caisse depuis sa création; ils sont convaincus que les soucis rencontrés par la caisse de pensions ne relèvent d’aucune malhonnêteté ni de l’incompétence de qui que ce soit.

(3) Les résultats sont publiés sur www.ne.ch sous Grand Conseil / Sessions / Ordre du jour et objets traités.

(4) Voir L’Impex du 30 janvier 2014, «Les enseignants de plusieurs communes montent au créneau».

(5) Ce qu’elles sont, pour la plupart.

(6) Si on la laisse se poser.

(7) Au moment où j’écris ces lignes, tout espoir n’est pas perdu. Une rencontre est prévue le 17 février. Le bon sens aura peut-être eu gain de cause…

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