Elèves qui mettent le souk… Le virage?

Elèves qui mettent le souk… Le virage?

«S’ils permettent aux élèves de reprendre leur souffle, les MATAS1 sont aussi importants pour que les enseignants puissent reprendre le leur.» «En ce qui concerne l’intégration d’enfants en situation de handicap, aller plus vite que la musique est contre-productif.» Voilà ce qu’Anne-Catherine Lyon affirmait, le 17 août, devant la presse, reprenant presque mot pour mot ce que répondait quelques jours plus tôt le chef de service Serge Loutan à un grand quotidien de la place.

Sans tomber dans le piège et l’amalgame qui consiste à mélanger les questions – un élève en situation de handicap «intégré» ou «maintenu» n’est pas à confondre avec un élève «ingérable»… –, force est de constater que, du côté du Département de la formation, de la jeunesse et de la culture (DFJC), on semble enfin prendre la mesure des difficultés liées à des comportements scolaires inadéquats. Le moins que l’on puisse dire est que c’était le moment; même s’il est regrettable de devoir constater une fois de plus que seuls les coups de gueule publics de collègues3  semblent réellement susceptibles d’orienter le mouvement.

Ainsi, cette rentrée permettrait-elle d’assister – enfin – à un recentrage, à une véritable prise en compte des appels au secours sur les questions d’intégration et – ou – de gestion d’élèves au comportement inadmissible.

Certes, on attend de connaître la réalité vraie du terrain, mais si telle elle se révélait, on ne pourrait que s’en féliciter: c’est ce que demande la SPV depuis de nombreux mois, qui rappelle sans cesse que si elle soutient notamment l’orientation générale des projets intégratifs, elle ne saurait en aucune manière valider des approches et une politique menées à la hussarde, caractérisées par le renvoi systématique des associations professionnelles à leurs études et des enseignant-e-s à leur niche… et à leur solitude!

Parallèlement, la publicité que le DFJC fait aux MATAS depuis quelques semaines, ces structures d’accueil temporaires destinées aux élèves perturbés-perturbateurs, semble s’inscrire dans la même politique.

«Je vous ai compris… ou à tout le moins entendus », semble professer en cette rentrée la cheffe du DFJC.

Toutes et tous devraient s’en réjouir, et singulièrement les partisans de l’initiative Ecole 2010, texte dont chacun, quelle que soit sa position, pourra pour le moins reconnaître qu’il s’inscrit dans une «demande d’ordre» des enseignants et des familles largement légitime.

Il convient pourtant de se demander si tout cela sera suffisant, sachant qu’il est de la nature de toute structure «excluante» d’être remplie et qu’il y a fort à parier que, dans un bref délai, on se demandera comment faire quand les MATAS – qui demeurent un emplâtre sur une jambe de bois, même si celui-ci est nécessaire – auront atteint leurs limites de capacité et d’accueil...

Car l’essentiel ne réside-t-il pas largement ailleurs? Dans l’incapacité de l’école à réparer les abîmes culturels et les désastres éducatifs familiaux? Dans l’impossibilité ou le refus de certaines familles à faire alliance avec l’école?

A cet égard, on aimerait bien que l’association des parents d’élèves (apé) sorte du bois de manière plus militante et explicite, elle qui ne cesse d’enjoindre les associations professionnelles à reconnaître l’inadéquation de certains enseignants!

Que l’apé dise aussi que certains comportements familiaux sont inacceptables! Qu’elle enjoigne les familles à donner à leurs enfants un message positif sur l’école! Qu’elle reconnaisse que la défense démagogique de leur progéniture manifestée par certains parents porte de très lourdes conséquences.

On pourra créer tous les MATAS que l’on veut – et toutes les structures locales de même acabit –, si la famille fait défaut ou, pire, alliance avec l’enfant contre l’école, rien ne sera possible!

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