Des vacances... et ça repart (?)
Les vacances estivales sont censées apporter repos et ressourcement à tous les écoliers. La rentrée devrait révéler des classes en pleine forme, le corps et l’esprit régénérés. Or le 18 août, on était parfois assez loin de ce tableau idyllique...
Juillet arrivé, ils sont évidemment très rares, les écoliers à regretter leur banc et la discipline de classe. Certes, quelques têtes blondes se languissent de leurs camarades complices. Mais tous, sans exception, apprécient cette cassure dans le rythme effréné que génère trop souvent l’accumulation de l’apprentissage et des activités extrascolaires. Vivre en écoutant son corps et ses envies, se passer d’horaire, jouir à la fois de longues soirées et de délicieuses grasses matinées, ne jamais, mais alors vraiment jamais se presser: le bonheur, pour un écolier! Et franchement, que trouver de mieux pour faire le plein d’énergie?
Or, questionnez vos collègues, ou observez tout simplement vos classes: donnent-ils véritablement l’impression d’avoir vécu ces vacances-là, vos jeunes vis-à-vis? Certains ne semblent-ils pas avoir connu un scénario estival très différent?
Devant, avachie sur son pupitre, Ludivie*, épuisée par deux séjours de trois semaines chacun; ses parents, divorcés, sont tombés dans la surenchère vacancière... C’est à celui qui lui offrira les vacances les plus onéreuses, en occultant son désir, ringard jugent-ils, de piscine villageoise avec sa bande de copains.
Près de la fenêtre, la bouche grande ouverte sur son 33e baillement de la matinée, Paulin* souffre visiblement encore du décalage horaire. Des vacances sans un grand voyage outre-Atlantique? Tout bonnement inconcevable pour sa mère, dont les meilleures amies s’envolent trois fois l’an sous des cieux exotiques...
Au fond de la classe, chacun un sourire jusqu’aux oreilles, Julietta* et Romano*, les «amoureux» de la classe, enfin à nouveau sous le même toit; après un long, si long séjour au bord de deux mers différentes, eux au moins sont heureux de retrouver l’école, mais pas vraiment pour y travailler...
Mandy* est déjà absente, sans doute somnolente dans le couloir, dont les vacances doivent être «productives» insiste son père, bourré de bonnes intentions; résultat: une quinzaine en Allemagne pour la langue, un camp polysport pour la forme physique, deux semaines à découvrir toute la peinture italienne, et la sixième semaine à préparer le programme scolaire à venir...
Tiens, au beau milieu, un visage souriant, l’oeil vif, le teint frais: Capucine, un été chez elle, à la ferme, de belles baignades avec son chien dans le ruisseau, un bon coup de main aux foins et à la traite, des soirées à jouer dans la cour avec ses cousins, le sac d’école «remisé» au fond d’une armoire jusqu’au dimanche soir de la rentrée. Les écoliers ne sont pas tous égaux face aux vacances!
*noms parfaitement inconnus de la rédaction
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