Des idées à revendre

Des idées à revendre
Pionnière ou modèle, la Bibliothèque des Jeunes de La Chaux-de-Fonds se conjugue au pluriel sous deux toits et dans deux espaces au centre-ville. Et surtout, elle fourmille de projets pour développer le goût de lire des enfants de 0 à 14 ans. Rencontre avec Marianne Freléchoux et Emmanuelle Pelot, toutes deux bibliothécaires, qui font le point des actions engagées sur le front de la lecture des jeunes.
 
 
 
OUPS! et re-OUPS!
L'entretien de Mesdames Freléchoux et Pelot publié en pp.10 et 11 de ce dossier n'est pas celui qui aurait dû paraître. Les interviewées, estimant que le compte-rendu de cet entretien contient de erreurs et ne rend pas compte assez précisément de leur discussion, nous avaient fait parvenir, avec l'accord de l'auteur, une version remaniée malheureusement égarée lors d'une erreur de manipulation de fichiers informatiques. 
La rédaction de l'Educateur présente ses excuses à Mesdames Freléchoux et Pelot pour ce couac. Elle présente d'autres excuses encore à Mme Freléchoux dont le nom est mal orthographié dans notre version papier.
 
Ci-dessous, la version remaniée.

 

 

Des idées à revendre

 

Pionnière ou modèle, la Bibliothèque des Jeunes de la Chaux-de-Fonds se conjugue au pluriel sous deux toits et dans deux espaces au centre-ville. Et surtout, elle fourmille de projets pour développer le goût de lire des enfants de 0 à 14 ans. Marianne Freléchoux et Emmanuelle Pelot, toutes deux bibliothécaires, font le point des actions engagées sur le front de la lecture des jeunes.

Que lisent les enfants dans votre bibliothèque ?

EP: Je constate d’abord qu’ils lisent beaucoup. En 2012, environ 5'000 lecteurs et lectrices ont emprunté 120'000 documents: albums, bandes dessinées, documentaires, romans, CD-Rom, livres-audio, périodiques…

Vous parlez de lecteurs de 0 à 14 ans…

MF: Oui, les parents peuvent inscrire leurs enfants tout petits. La bibliothèque n'est pas réservée aux enfants qui savent lire, comme le pensent encore certains parents. Un contact précoce avec le livre est important pour susciter le goût de lire.

Comment vous y prenez-vous pour initier les plus jeunes à la lecture?

EP: Nous participons au projet national «Né pour lire». Deux fois par mois, nous accueillons durant deux heures des bébés et leur famille. Il ne s’agit pas d’offrir une animation clés en mains, mais plutôt un moment de partage, d'échanges et de plaisir entre parents et enfants autour du livre.

MF: Nous organisons aussi une heure du conte pour les 0 à 4 ans. La conteuse propose des histoires courtes, des jeux de doigts, des chansons…  Une autre animation s'adresse aux plus de 5 ans.

EP: L'accueil des publics migrants nous tient aussi à cœur.  Nous avons ainsi proposé des animations de "livres-cinémas" multilingues en turc, portugais, albanais. Ces événements ont suscité peu d’écho…

MF: Mais peut-être pouvons-nous encore améliorer notre stratégie de communication auprès des publics allophones.

J’ai aussi entendu parler de bibli-eau-thèque…

MF: Oui, depuis une dizaine d'années, la Bibliothèque des Jeunes sort de ses murs durant les beaux jours des vacances d’été pour se rendre à la piscine. Nous installons des caisses de livres, des couvertures, et nous lisons des albums aux enfants qui le souhaitent. Les plus grands lisent eux-mêmes, s'installent sur leur linge puis nous rapportent les livres. Depuis quelques années, la Bibliothèque de la ville nous a rejoints, offrant livres, revues et CD; elle pratique un prêt informel, à la confiance.

On est loin de la bibliothèque stricte où le silence est d’or.

EP: Oui,  la bibliothèque n’est pas une église et chacun-e doit s’y sentir à l’aise. De la même façon que de nombreux tabous sont tombés dans l’édition de livres pour enfants, l’ambiance des bibliothèques a changé, c’est devenu un lieu de vie et d'échange.

Travaillez-vous en réseau avec les écoles ?

EP: La BJ accueille des classes tous les après-midi. En lien avec l'école, elle participe aussi par ex. à La Ribambelle, un projet de découverte, de partage et de sensibilisation autour du livre destiné aux classes enfantines.

Comment procédez-vous aux choix des livres ?

MF: Essentiellement par nos visites en librairie et grâce aux présentations et critiques dans les revues spécialisées. Chaque année, nous ajoutons environ 1000 titres dans nos rayons. Nous avons à cœur d'offrir des documents de qualité et d'une grande diversité.

EP: Nous utilisons également des critères d'acquisition, dans le but d'être le plus objectives possible. Cependant, ces critères peuvent parfois nous amener à faire des erreurs. Comme le refus des Titeuf, il y a de nombreuses années, parce qu'on les trouvait trop sexistes.

MF: La politique d'acquisition suscite d'ailleurs de vives discussions…

EP: Par exemple, faut-il acheter des succès de librairie qui ne nous paraissent pas de qualité ? Ou proposer aux enfants d'autres titres ? Doit-on répondre aux demandes des lecteurs-trices en acquérant des livres qui sont de véritables produits marketing où l'auteur ne figure pas sur l'ouvrage? Nous tranchons au cas par cas.

Comment envisagez-vous l’avenir de votre bibliothèque?

MF: Avec internet et la dématérialisation des documents, les bibliothèques évoluent et notre métier aussi. Pour l'instant, nous constatons que le catalogage nous occupe de moins en moins, grâce aux réseaux et au catalogage partagé. Le prêt va-t-il à terme s'automatiser comme c'est déjà le cas ailleurs ? Nous pourrions alors nous concentrer davantage sur d'autres tâches: mise à disposition d'autres services, animations, promotion de la lecture, rencontres avec notre public…

EP: Avec l'arrivée du e-book, notre métier sera amené à se diversifier. Les bibliothèques devront continuer à évoluer, à devenir des lieux de vie et de partage où le métier de bibliothécaire côtoiera celui d'animateur-trice, d'informaticien-ne. Et si cette diversité ne suffit pas, si nous ne rencontrons plus notre public, alors nous deviendrons une espèce en voie de disparition.

Un album qui vous a marquées ?

De la petite taupe qui voulait savoir qui lui avait fait sur la tête de Werner Holzwarth et Wolf Erlbruch chez Milan, un classique qui ne se démode pas !

 

 

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