De la suite dans les idées

De la suite dans les idées

 

En juin 2010, le Département de la formation, de la culture et des sports (DFCS) a introduit dans l’Ordonnance scolaire (scolarité obligatoire) un article octroyant aux élèves deux demi-journées de congé, sans avoir à justifier ces absences. Le SEJ avait tenté à l’époque de s’opposer à cette idée farfelue. C’était peine perdue face à la détermination du DFCS qui entendait répondre à une demande de parents. Malgré une consultation récente, les positions n’ont pas varié.

En 2010, le SEJ s’inquiétait de voir les autorités scolaires cantonales relativiser l’importance de l’école et de son caractère obligatoire. Il affirmait que cela poserait des problèmes d’organisation dans les classes pour les enseignants qui se trouveraient, immanquablement, confrontés à des absences d’un nouveau type, entraînant des demi-journées supplémentaires où l’effectif de la classe ne serait pas complet. Rapidement, en l’absence de directives cantonales, pourtant prévues par l’ordonnance, certaines directions d’écoles, sentant les difficultés se présenter, ont élaboré des directives internes sur la manière de procéder. Des pratiques différentes ont été constatées, sans véritable base légale. Tout parent pouvait à tout moment s’appuyer sur l’article de l’ordonnance qui ne lui imposait aucun devoir.

En septembre 2011, puis à nouveau en septembre 2012, des députés ont dénoncé le fonctionnement de cette mesure qui se traduisait surtout par des prises de congés d’élèves le vendredi de la Fête-Dieu, essentiellement pour s’en aller en week-end prolongé avec leurs parents, ou se rendre dans un parc d’attractions en Allemagne.

En janvier de cette année, s’appuyant sur ces deux interventions, le SEJ demandait au DFCS de tirer la seule conclusion qui s’imposait: supprimer cette disposition dans l’ordonnance scolaire. En plus des arguments déjà cités plus haut, le SEJ insistait sur le fait que cette possibilité de prolonger des congés donnait un signe éducatif négatif, puisque l’élève enregistre que l’on peut, sans se justifier, se soustraire à certaines obligations. Le SEJ affirmait encore que les absences liées à des situations particulières peuvent parfaitement être expliquées par les parents. Le corps enseignant jurassien fait preuve d’une grande ouverture d’esprit à ce sujet. Mais cette ouverture d’esprit n’est sans doute pas suffisante pour permettre à quelques privilégiés de prendre congé juste pour prolonger un week-end.

Suite à ce courrier, le DFCS a lancé une consultation. D’abord auprès des deux organisations de directions d’écoles (CODEP et CODES) qui, tant au niveau primaire que secondaire, ont fait preuve d’un grand scepticisme. Mais une fois encore, devant la détermination du DFCS, ce ne sont que des aménagements de la disposition qui ont été proposés. Sur cette base, la Fédération des associations de parents d’élèves (FAPE) et le SEJ ont été consultés. Le SEJ a continué de demander la suppression de la mesure. Il l’a fait savoir au DFCS le 24 avril, qui, le 29 avril, envoyait les directives d’application dans les écoles avec entrée en vigueur au 1er mai. Quelle rapidité! C’est qu’il faut légaliser les congés sans justification du vendredi de la Fête-Dieu 2013, le 31 mai! Pour remédier aux défauts constatés unanimement, les autorités scolaires cantonales choisissent de rendre officiel administrativement ce droit à des congés sans justification par la distribution de deux bons à chaque élève. Ainsi, on garantit que tous les élèves seront mis au courant de l’existence de cette possibilité.

Le remède est pire que le mal. Dans les directives, on annonce que les congés collectifs ne pourront être acceptés. Or il n’y aura que des annonces individuelles. Même si une multiplication des demandes est constatée, par exemple pour le 31 mai 2013, comment une direction pourra refuser les demandes? Aucune, c’est le principe, ne donnera de motif d’absence. Les directions devront donc s’appuyer sur des soupçons de congé collectif. Ce que chaque parent pourra contester aisément... sans justification Pour finir avec le sourire, les directives imposent que les annonces soient faites au moins 10 jours avant. Elles prévoient cependant que si cela ne peut être fait, objectivement, dans ce délai de 10 jours, la direction de l’école est habilitée à accorder la dérogation nécessaire aux parents. Objectivement? Si les parents expliquent les raisons de la prise de congé, il devient de fait justifié. Et si le motif du congé n’est pas donné, nous ne voyons pas quel critère objectif pourra être utilisé par les directions.

Je ne suis peut-être pas objectif, mais franchement, en l’occurrence, le DFCS a de la suite dans les mauvaises idées.

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