Libre choix de l’école publique. Forfaits par enfant dans des écoles privées. Possibilité d’«éducation à domicile». Suppression de l’enclassement obligatoire par les autorités. Ces quatre objectifs mis en avant par l’association lobbyparents.ch dans son argumentaire en faveur de sa pétition «Le libre choix de l’éducation pour tous au lieu de quelques-uns» paraissent louables. Ce n’est largement pas le cas. 

Il est tout d’abord intéressant de rappeler qu’il y a une dizaine d’années, des initiatives cantonales déposées par la même organisation ont subi de sévères refus devant le peuple: autour de 80% des votants les ont rejetées.

Aujourd’hui, c’est par le biais de pétitions que cette organisation tente d’instaurer une école à deux vitesses. Pourquoi une telle insistance?

Les arguments contre cette proposition sont trop nombreux pour tenir dans ces quelques lignes. En voici déjà trois touchant des aspects forts différents.

Le libre choix de l’école, rejeté par la plupart des experts, augmente la ségrégation sociale. Nos collègues des Pays-Bas peuvent en témoigner. Les différentes enquêtes internationales, comme PISA, montrent qu’en moyenne les résultats dans les écoles publiques sont meilleurs que dans les écoles privées. Une «privatisation» de l’éducation n’améliorerait donc pas la qualité. De nombreux pays ont introduit ce libre choix sans effet sur la qualité de l’enseignement.

Le libre choix de l’école génèrerait des coûts supplémentaires de l’ordre de 10%: l’État devrait financer les écoles privées, développer les écoles publiques et continuer à gérer des établissements moins fréquentés.

Le SER ne soutient donc évidemment pas cette organisation et encore moins ses buts et pétitions. Espérons que nos autorités fassent de même.