Sous, budget et économie

« L’argent, un sujet tabou », relève-t-on plusieurs fois dans notre dossier du mois, qui s’intéresse aux moyens et outils à disposition des enseignant·es pour aborder le (vaste) thème en classe avec les petit·es et l’approfondir avec les plus grand·es. Et faire tomber le tabou ?

En Suisse, le surendettement touche près d’un quart des jeunes entre 16 et 25 ans, situation aux effets négatifs tant pour les personnes elles-mêmes que pour la société en général. Nombre d’institutions et d’autorités se préoccupent du problème et proposent des moyens éducatifs, aux parents d’abord, en principe responsables des premiers apprentissages des enfants en la matière, ne serait-ce qu’au vu de la gestion de l’argent de poche... Puis vient l’École, où l’argent devient de « l’économie domestique » dans le Lehrplan 21 alémanique, et, dans le Plan d’études romand, une option spécifique « économie » à aborder dans de multiples domaines. De l’origine des monnaies d’échange à la pièce, du papier à l’argent dématérialisé et aux divers systèmes et échanges économiques, quelle est la valeur de l’argent ? Pour apprendre à l’apprivoiser, on cite en vrac l’organisation d’un repas commun, d’une sortie scolaire, d’un évènement sportif ou culturel dans l’établissement, l’importance d’établir un budget – et de savoir s’y tenir ; des discussions « philosophiques » sur son rapport à l’argent, pour en rire aussi :

« Moi, j’ai demandé à Chat comment devenir millionnaire, il a dit, Ah, la fameuse question sur comment devenir millionnaire ! C’est une interrogation courante, surtout pour des jeunes curieux. L’idée de devenir millionnaire peut sembler très attrayante, mais cela demande souvent du temps, de la discipline et de la persévérance. – Petite joueuse ! Moi, je lui ai demandé comment on fait pour devenir milliardaire. – Et ? - Il a dit : Il est essentiel de rappeler que devenir milliardaire reste un objectif extraordinairement ambitieux et pour beaucoup, cela peut être hors de portée. L’accent devrait être mis sur l’accomplissement personnel, la contribution à la société et la création d’un impact positif, plutôt que sur la seule accumulation de richesse. ( n.d.l.r. : Si ChatGPT le dit ... )

Juste au moment où s’écrivent ces lignes, j’entends l’info sur les ondes de la Radio suisse romande : « Selon l’Office fédéral de la statistique, 745’000 personnes sont touchées par la pauvreté en Suisse. Presque autant vivent avec le minimum vital, ce qui signifie qu’au total, environ 1’240’000 personnes n’ont pas assez d’argent pour vivre, soit une personne sur sept. » Rien à voir ... vraiment ?

Bonne lecture.

Continuons à prendre soin de nous. 

Nicole Rohrbach, rédactrice en cheffe