Mère d’écolière, je préférerais évidemment vous encourager, vous autres enseignants, à vous préoccuper uniquement de pédagogie. Pourtant, en tant que parent d’élève et en tant que citoyenne, je n’en démords pas: l’école ne doit être soumise ni à l’économie ni aux économies! Elle doit demeurer ce lieu protégé où l’on construit l’avenir des individus, dans un souci de formation et non d’uniformisation, en poursuivant une évolution purement endogène. Pas question de laisser les politiques calquer l’école sur le modèle du secteur privé, afin d’en faire la même jungle, désastreuse pour les individus, triste illustration des limites du libéralisme.

Dès lors que les attaques fusent, plus ou moins directes, contre l’école et contre ses acteurs, dès lors que la prochaine session parlementaire sera celle de tous les dangers, me voilà donc contrainte à vous appeler, une fois encore et avec force, à préparer une véritable lutte pour votre avenir. Incontestablement, cet avenir est aussi celui de l’école publique. Pour garder une chance de pouvoir à l’avenir se préoccuper exclusivement de pédagogie, les enseignants bernois doivent malheureusement aujourd’hui en passer par l’engagement politique.