Fiers de notre profession, fiers d’être en grève

Fiers de notre profession, fiers d’être en grève

En période de lutte dans la rue, les collègues peuvent être vite plombés par la vindicte populaire. Les passants, les parents sont parfois prompts à nous azorer. On nous taxe de privilégiés, d’enfants gâtés, nous renvoyant l’image de ceux qui travaillent peu, ont beaucoup de vacances et sont grassement payés par les contributions publiques. On nous reproche notre caisse de retraite qui coûte cher à l’Etat de Genève. C’est malheureusement une composante de l’exercice!

A cela, il est facile de répondre que nous faisons les heures exigées. On peut aisément rétorquer que depuis la rentrée dernière, nous avons cinq semaines de vacances par année inscrites dans le règlement de notre statut. Nous pouvons rappeler que nous contribuons aussi par l’impôt à notre salaire, ainsi qu’au renflouement de la caisse de pensions; et même deux fois pour cette dernière, puisque nous y participons également par une cotisation augmentée, payée plus longtemps, et une dégradation des rentes depuis la fusion des caisses votée en mars 2013.

Au-delà de cette rhétorique habituelle, ce qui a choqué et poussé les enseignants à faire grève et à manifester massivement dans la rue, est d’imaginer que 150 jeunes collègues risquaient le licenciement en raison de coupes agressives dans les budgets au primaire. C’est aussi de penser aux moyens en moins dans les forces d’encadrement et partant, à la charge augmentée de travail pour tous. Comme un mépris de ce que nous accomplissons au quotidien. C’est une non-reconnaissance des efforts importants réalisés toute l’année pour que tous les élèves progressent dans leurs apprentissages! C’est un mépris affiché de notre lutte constante contre l’échec scolaire, qui nous frustre parce qu’il faut sans cesse remettre l’ouvrage sur le métier tant il est vrai qu’elle n’est jamais complètement gagnée. C’est une ignorance totale du fait que l’école inclusive, nous la réalisons déjà en partie depuis des années au prix d’efforts humains parfois au-delà du raisonnable, ceux des collègues qui s’épuisent à tout faire pour que tous les enfants puissent être scolarisés dans l’école de leur quartier. C’est méconnaitre le travail énorme des enseignants, qui se rendent disponibles pour tisser les liens entre les familles et l’école dont les retombées positives sont connues de tous.

Le 16 décembre, ce ne sont pas nos salaires seulement que nous avons défendus, mais une image du métier qui doit nous rendre fiers. Alors, lorsque le monde politique vote des budgets à la baisse, que les députés nous reprennent d’une main ce qu’ils nous promis et donné de l’autre, il y a de quoi être en colère. Il nous reste notre fierté des prestations au public à qui nous donnons souvent sans compter. Ce service-là, nous devons le défendre par la grève et la manifestation, parce que pour l’instant, c’est le seul langage que les politiciens entendent. La SPG a fait nombre d’auditions dans les commissions officielles du Grand Conseil ces derniers temps. Mais les commissaires prennent un malin plaisir à passer outre!

Nous nous battons pour garder des conditions décentes pour ce que nous faisons: former, éduquer et instruire les élèves. De plus, un service de qualité se paye; et donc nous n’avons aucune raison d’avoir honte de ce que nous gagnons ni de défendre nos conditions salariales. Le CARTEL Intersyndical a lancé une campagne pour valoriser l’action des services publics, à savoir des prestations à tous les habitants de ce canton.

Le thème de la campagne est: «Il est temps de soutenir…» ceux qui forment, qui assurent la sécurité et les soins aux malades, ainsi que la solidarité sociale avec les plus démunis. Les fonctionnaires soutiennent les institutions qui fondent notre Etat de droit où ne règne pas la loi du plus fort. Notre défense pour des salaires corrects va dans le même sens, parce qu’ils sont une garantie contre la corruption et pour un service de qualité aux usagers. Alors, foin de culpabilité, nous avons raison d’être en colère et de rappeler aux politiciens qu’ils sont au service de ceux qui les ont élus, notamment en soignant les conditions de travail et salariales des fonctionnaires qui œuvrent auprès de toute la population.

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